A chacun sa préférence. A quelques kilomètres de distance, les deux plus grands clubs soudanais ont décidé de miser sur des politiques de recrutement différentes. A Al-Hilal, Florent Ibenge, l’entraîneur congolais (RDC) dispose d’un effectif 100 % africain. Effectif où se mêlent plusieurs nationalité (soudanaise, malawite, nigériane, sénégalaise, ghanéenne, ivoirienne et congolaise). L’ex-sélectionneur des Léopards, nommé en juillet dernier, a même convaincu ses dirigeants de recruter trois de ses compatriotes (Makadi Lilepo, Fabrice Ngoma et Steven Ebuela). Tout le contraire d’Al-Merreikh.
Quatre brésiliens au mercato hivernal
De son côté, l’entraîneur Heron Ferreira d’Al-Merreikh est brésilien. Et il a fait le choix, après avoir obtenu l’accord d’Aymen Mubarak, son président, de participer activement au dernier mercato hivernal. Une prérogative habituellement réservée aux dirigeants du club. Le technicien brésilien, qui connaît bien le championnat soudanais pour avoir dirigé Al-Hilal (2006-2008), Al-Merreikh une première fois (2011-2012) et Al-Ahly Shendi (2015-2016 et 2018-2019) avait déjà fait venir un compatriote. Ce dernier s’appelait Lima. Et c’était en effet lors de son premier passage à Al-Merreikh.
Au mois de janvier dernier, Ferreira en a attiré quatre autres : les défenseurs Alex Silva (28 ans, Vila Nova, Série B) et Sergio Raphael (30 ans, Naft Al-Basra, Irak), le milieu de terrain Matheuzinho (30 ans, Vila Nova) . En plus de l’attaquant Paulo Sergio (33 ans, Santo André, série D brésilienne). «Les trois premiers étaient libres, mais le club a payé un transfert pour Paulo Sergio», explique une source proche du club.
Des salaires de 250 000 et 550 000 euros
Au Soudan, les quatre brésiliens ont rejoint une forte minorité étrangère composée du colombien Bryan Angulo, de l’Ougandais Eric Kambale, du tunisien Mohamed Saidi. Mais aussi du Camerounais Olivier Boumal, de l’Ethiopien Fatawu Sulemana, de l’Angolais José Macaia et du Sud-soudanais Joseph Manase. Et pas à n’importe quel prix.
Selon nos informations, les salaires des dernières recrues sud-américaines, qui sont toujours logées à l’hôtel, oscillent entre 250 000 et 550 000 euros pour leur année de contrat, jusqu’au 31 décembre prochain. «Ils ont apporté un plus à l’équipe. Au niveau tactique, technique, physique. Même si Paulo Sergio, malgré les trois buts inscrits en Ligue des champions, est critiqué par la presse. Mais au Soudan, les journalistes veulent qu’un attaquant marque deux buts par match, il faut donc relativiser», constate la même source.
Leur présence n’est pas remise en cause
Malgré ce recrutement, Al-Merreikh n’a pas pu se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des champions. L’équipe a malheureusement terminé à la quatrième place d’un Groupe D particulièrement relevé (Espérance Tunis, CR Bélouizdad et Zamalek). Mais cet échec relatif ne semble pas remettre en cause la présence du quatuor brésilien à Omdurman, puisqu’Al-Merreikh est encore engagé sur plusieurs fronts (championnat, coupe, Coupe Arabe des Clubs Champions).
En revanche, leur entraîneur connaît trop bien l’impatience locale et l’instabilité technique qui règne dans les deux grands clubs d’Omdurman. Suffisnt pour savoir qu’il ne résisterait sans doute pas à une élimination face aux Syriens de Tishreen en Coupe arabe des clubs champions. Ce sera les 7 et 11 avril à Riyadh (Arabie saoudite)…
Alexis BILLEBAULT