Romain Saïss a fait un choix fort. Courtisé par Lille ou encore Lens, l’international marocain a opté pour le Qatar. Le défenseur a signé à Al-Sadd. Si cette destination a surpris, son envie de quitter Besiktas aussi. Club où il n’aura passé qu’une saison. Dans une interview avec Foot Mercato, le capitaine des Lions de l’Atlas a livré sa motivation : des bisbilles avec le coach. « Si j’ai fait le choix de quitter Besiktas, ça n’a rien à voir avec le club, les fans ou mes coéquipiers. Le seul problème, c’est avec le coach (ndlr : Şenol Güneş). Depuis qu’il est arrivé, il y a eu une accumulation de choses qui m’ont amené à me dire que je devais partir car je ne pouvais pas faire confiance à une personne comme ça. Ça a commencé à la Coupe du Monde. Il m’a reproché des choses. Que tu ne sois pas d’accord avec ce que je fais, ce n’est pas un problème. Mais tu ne peux pas venir face à la presse pour te faire bien voir et ensuite en privé venir dire l’inverse. Me tailler devant la presse car je vais jouer une demi-finale blessé pour mon pays puis ensuite me dire en privé que j’ai bien fait et qu’il aurait fait la même chose ».
Le Qatar, un bon choix selon Saïss
Romain Saïss avait des touches avec plusieurs clubs européens. En signant à Lens, l’ancien de Wolverhampton aurait pu jouer la Ligue des champions. une compétition qu’il n’a jamais disputée dans sa carrière. Et si certains doutent de sa capacité à être compétitif pour la sélection, lui non.
« C’est un choix réfléchi. J’ai pesé le pour et le contre. Aujourd’hui, j’ai souhaité donner une nouvelle tournure à ma carrière en décidant avec ma famille. C’est la meilleure solution possible. Je sais déjà ce que les gens vont dire, que je viens en pré-retraite. Ce n’est pas du tout le cas. J’ai encore l’optique de jouer des CAN et une Coupe du monde en 2026. J’aurais 36 ans. J’ai toujours fait des choix en rapport avec ma sélection. Je suis le plus capé de l’équipe, je suis capitaine. Je sais ce que j’ai à faire et je n’attends pas qu’on me dise ce que je dois faire pour rester compétitif. On ne va pas se mentir, le Qatar n’est pas la Premier League. Mais j’ai 33 ans, je me connais suffisamment et je sais ce que je dois faire pour mon bien et celui de la sélection. C’est ma priorité », assure Romain Saïss.
📝 OFFICIAL: Romain Saiss signs for Al-Sadd on a two-year deal starting from the 2023-24 season#السد | #AlSaddpic.twitter.com/xyABKQRCak
— 🏆 #79 Al Sadd SC | نادي السد (@AlsaddSC) July 24, 2023
Pour la sélection, « ça ne change rien »
Avec la CAN 2023 dans six mois, le Maroc est attendu comme l’un des grands favoris. Et si les places sont chères, Romain Saïss estime qu’il se battra pour garder son statut d’international. Questionné sur le fait de savoir si aller au Qatar signifie un changement d’objectif en sélection, l’ex joueur d’Angers rétorque : « Ça ne change rien. Je sais ce que j’ai à faire pour rester compétitif. Je pense être un bon professionnel. Je connais très bien mon corps. Je ne demande aucun passe-droit du coach. Je veux arriver là-bas en étant le même. Quand j’ai signé à Besiktas, on m’a reproché la même chose. On me demandait pourquoi ne pas avoir attendu pour rejoindre l’Angleterre. Je pense qu’avec la Coupe du Monde et les matchs que j’ai enchaîné après, j’ai répondu », souligne-t-il d’abord.
Romain Saïss poursuit ensuite. « Quand tu joues pour ton pays, c’est ce qu’il y a dans ton cœur qui te fait avancer. Quand tu regardes l’historique des équipes qui ont gagné la CAN récemment, combien avait des joueurs dans des championnats mineurs ? La Zambie qui gagne en 2012 avec Hervé Renard, je ne pense pas qu’ils avaient 24 joueurs en Premier League ou quoi. C’est un faux problème. Tout le monde aurait rêvé d’avoir une carrière en jouant au Bayern Munich ou à City. On fera comme on a toujours fait, on va travailler pour leur montrer qu’il n’y a pas à s’en faire ». Il précise par ailleurs qu’avant de signer au Qatar, il a eu un entretien avec son sélectionneur Walid Regragui. Avant de confier son rêve : « J’ai envie de ramener une CAN, un trophée que tout le monde veut au pays depuis des années. Je ferais tout pour contribuer à ça ».