Pathé Ciss a étrenné sa première sélection à 28 ans. Le milieu de terrain sénégalais du Rayo Vallecano (Liga espagnole) était titulaire lors de la victoire (2-0) des Lions en amical contre La Verde de la Bolivie, samedi 24 septembre à Orléans (France). Malgré cette éclosion tardive, le joueur formé à l’académie Diambars a réussi son baptême de feu.
«Pour sa première en sélection je trouve que Pathé a rendu une bonne copie, je dirais même excellente, s’enflamme Badara Sarr, l’ancien adjoint sélectionneur des Lions locaux aux CHAN 2009 et 2011. Pour quelqu’un qui découvre la sélection, il a été au four et au moulin face à la Bolivie. J’ai relevé sa présence, sa technique, sa clairvoyance, sa fraîcheur et son impact sur le premier but avec son pressing et sa passe décisive pour Boulaye (Dia).»
Le joueur formé à Diambars a servi de bouclier à la défense sénégalaise et beaucoup gêné la relance adverse. «Pathé Ciss a facilité le pressing sénégalais sur la défense bolivienne et servi de sentinelle devant la défense. Il s’est même offert un missile des 30 mètres du but bolivien», salue Badara Sarr. Qui ajoute : «Il a beaucoup combiné avec les autres milieux que sont Pape Matar (Sarr), Pape Guèye et Krépin (Diatta). Ses sorties de balles étaient très propres. Il a montré beaucoup de disponibilité. Quand ses défenseurs avaient le ballon, il se faisait voir pour assurer les premières relances. Il était là dans l’impact et sur les duels aériens et sur la récupération des deuxièmes ballons défensifs.»
Un milieu orphelin de Pathé Ciss contre l’Iran
Cette partition XXL offre au joueur du Rayo Vallecano (6 matchs en Liga, 4 fois titulaire) de bons points pour figurer sur la liste des Lions pour le Mondial. De l’avis de l’ancien sélectionneur des Lions locaux, Pathé Ciss est un atout non négligeable pour Aliou Cissé. Badara Sarr souligne que son absence s’est d’ailleurs s’est fait remarquer contre l’Iran (1-1) où le Sénégal a troqué son 4-4-2 en losange contre un 4-4-2 plat avec Gana Guèye et Nampalys Mendy en sentinelle, accompagnés de Krépin Diatta et Ismaïla Sarr dans les couloirs.
«Il faut reconnaître que c’était pas le même adversaire, souligne le technicien. L’Iran est une équipe avec une bonne maîtrise technique. On a vu que notre milieu était dominé par celui de l’Iran qui était à quatre voire à cinq avec une succession de redoublements de passes.» Badara Sarr est d’avis si Aliou Cissé maintient ce schéma, au détriment d’un 4-4-2 en losange avec Pathé Ciss en pointe basse, le Qatar, qui présente le même profil que l’Iran, pourrait être à la fête contre le Sénégal avec lequel il partage la poule A du Mondial avec les Pays-Bas et le Paraguay.
«S’il continue sur cette lancée…»
L’ancien adjoint de Joseph Koto sur le banc du Sénégal A’ est d’autant plus convaincu de son analyse que Nampalys Mendy est en cours de compétition. «Il n’a pas joué le moindre match cette saison en championnat d’Angleterre, pointe-t-il. Il a manqué de vivacité sur certaines actions, même si son expérience lui a permis d’accompagner Gana dans la récupération. On a senti la différence dans le jeu au milieu entre les deux matchs.»
Avec ses états de service en club, les dispositions qu’il a montrées contre la Bolivie et les difficultés conjoncturelles de ses concurrents, Pathé Cissé est bien lancé, selon Badara Sarr, pour gagner une place pour le Mondial. Ce dernier croit savoir qu’il peut même viser plus haut. Il prédit : «S’il continue sur cette lancée, à mon avis il peut logiquement avoir un poste de titulaire dans cette équipe du Sénégal.»
Moustapha M. SADIO