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Maroc Qualifications Mondial 2026

Mondial 2026-Afrique : des sélectionneurs réagissent au système de qualifications

Les tours préliminaires, qui voyaient s’affronter les équipes les moins bien classées au FIFA Ranking, avec comme objectif de se qualifier pour la phase de groupes, appartiennent au passé, au moins pour les éliminatoires du Mondial 2026. La CAF a en effet décidé que les 54 sélections seront réparties dans neuf groupes de six. Les neuf premiers de chaque groupe seront qualifiés pour la première phase finale à 48 équipes, aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique. Les quatre meilleurs deuxièmes joueront des play-offs dont le vainqueur affrontera une sélection de la zone CONCACAF en barrage inter-confédérations.

Ce nouveau format signifie donc que les plus petites nations du continent africain, comme la Somalie, l’Erythrée ou Sao Tomé et Principe, sont certaines de croiser des pointures telles que le Maroc, le Sénégal, l’Algérie ou la Côte d’Ivoire. Et cette perspective enchante Stefano Cusin, le sélectionneur italien du Soudan du Sud, avant le tirage au sort prévu le 13 juillet prochain à Cotonou (Bénin). «Je pense que la CAF se basera sur le classement FIFA du mois de juin pour déterminer les six chapeaux. Le Soudan du Sud a de fortes chances de figurer dans le sixième chapeau, et cela veut dire que nous allons affronter de grandes nations africaines et c’est une très bonne chose, car c’est en affrontant des équipes de haut niveau qu’on progresse, qu’on apprend.»

Une avancée sportive, surtout pour les petites sélections

Le Transalpin est rejoint dans son raisonnement par Raoul Savoy. « Avec la formule antérieure, certaines petites sélections jouaient deux ou au mieux quatre matches préliminaires, et étaient éliminées. Or, les sélections ont besoin de jouer régulièrement, et pour la plupart d’entre elles, c’était très difficile, une fois éliminées, de disputer ne serait-ce que des matches amicaux», explique le Suisse, en passe de qualifier la Centrafrique pour la première CAN de son histoire. «Une sélection qui joue peu ne progresse pas. Et puis, pour mes joueurs, imaginez la motivation au moment d’affronter le Cameroun, le Sénégal ou le Maroc», reprend Stefano Cusin.

Le Burkina Faso, qui devrait figurer dans le chapeau 1 ou, au pire, dans le deuxième, doit s’attendre «à un véritable championnat, et un marathon s’il dispute les barrages. Mais c’est une bonne initiative, et je trouve intéressante la perspective d’affronter des équipes que nous n’avons jamais vraiment la possibilité de croiser», estime Hubert Velud, le coach français des Etalons.

Attention aux coûts

Bien sûr, le nombre de matches pour ces qualifications au Mondial 2026 va engendrer des frais financiers importants et inhabituels pour des Fédérations parfois désargentées. «Et accessoirement pour celles qui vont devoir accueillir sur terrain neutre car beaucoup de pays n’ont pas de stades homologués par la CAF pour organiser des matches internationaux, ce qui est le cas de la Centrafrique. Je pense qu’il ne faut pas exclure la possibilité que des fédérations décident de ne pas participer aux qualifications», reprend Raoul Savoy.

«C’est une question qui va bien sûr se poser», confirme Saïd Ali Athoumane, le président de la fédération de Football des Comores (FFC). «Sportivement, cette formule est très intéressante. Pour une équipe comme les Comores, habituée à disputer les tours préliminaires, on ne peut que se réjouir. Nous avons la chance d’avoir un stade homologué, mais il y aura des déplacements longs et coûteux. En ce qui nous concerne, l’Etat comorien nous aide, mais est-ce que ce sera le cas pour les fédérations avec très peu de moyens ? Je ne sais pas, à ce stade, si la FIFA envisage ou non de les aider.»

La phase de groupes débutera au mois de novembre prochain, avec deux journées, et s’étaleront jusqu’en octobre 2025. Les play-offs concernant les quatre meilleurs deuxièmes se joueront en novembre 2025 et le play-off inter-confédérations en mars 2026. «Il faudra que tout soit bien organisé pour ces nombreux matches, car quand l’organisation n’est pas à la hauteur, cela se ressent sur le terrain», prévient Velud.

Alexis Billebault

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