Maroc-Cap-Vert a été un match nul plaisant (0-0), mais surtout rude pour les Lions de l’Atlas. Dominateurs dans l’ensemble, les protégés de Walid Regragui ont toutefois buté sur des Insulaires bien disciplinés sur le rectangle vert du Complexe Moulay Abdellah de Rabat. Jamais ils n’ont été en mesure de vraiment prendre à défaut des Requins Bleus déterminés et sérieux durant 90 minutes. Mais pour la plupart des observateurs, la prestation des Lions de l’Atlas n’est vraiment pas une surprise, car ils ont souvent eu des difficultés face aux équipes bien en place tactiquement et qui acceptent d’être dominées dans le jeu.
En Coupe du Monde, le Maroc a d’ailleurs sorti ses meilleurs matchs quand il était dominé et procédait en contre-attaque (Belgique, Espagne, Portugal ndlr). Son seul match perdu, en demi-finale, a été, curieusement, le meilleur en termes de contenu. Mais les Bleus de Didier Deschamps avaient bien compris comment battre les Lions de l’Atlas : accepter de subir pour ensuite faire mal sur leurs quelques opportunités en contre-attaques. Auparavant, le Maroc n’a pas su contenir les blocs du Paraguay et du Pérou en préparation (0-0 à chaque fois).
Hamdallah, encore un rendez-vous raté
Après le coup de sifflet final de lundi soir, plusieurs Marocains ont mis ce nul contre le Cap-Vert sur le compte de la fatigue accumulée en fin de saison. Mais à y voir de plus près, la réalité est tout autre. Le Maroc galère à contourner les blocs bas et disciplinés. Ni Hamdallah, ni Ziyech encore moins Louza n’ont su créer de véritables dangers. L’entrant Youssef En-Nesyri a essayé de peser sur les balles aériennes en vain. Pour les observateurs, ce match donne une certaine idée de ce qui attend les Lions de l’Atlas en Côte d’Ivoire, d’où la nécessité de multiplier des rencontres amicales face aux sélections du continent pour mieux s’habituer à ce genre de confrontations.
Si les autres joueurs ont été épargnés, Abderrazzak Hamdallah a toutefois subi les foudres des supporters pour sa lenteur et surtout son incapacité à marquer depuis son retour en sélection. « Quand vous en avez l’occasion, vous devriez la saisir, mais je crois toujours en lui, j’ai fait beaucoup d’erreurs en faisant le onze de départ et j’en assume l’entière responsabilité », tente toutefois de rassurer Walid Regragui.
« Six mois pour revoir notre jeu et pour progresser »
Mais le technicien semble déjà très conscient de ce qui attend ses protégés lors des prochains matchs. « Le match d’aujourd’hui a été difficile et nous n’avons pas pu trouver des solutions malgré les changements que nous avons apportés », souligne-t-il, ajoutant que ce nul est susceptible de permettre au groupe de revoir sa prestation et de s’améliorer en prévision des prochaines rencontres.
« À mon sens, on n’a pas été assez agressifs sur le plan offensif », regrette le coach, estimant que ces joueurs ont « manqué d’intensité avec beaucoup de déchets ». Mais le temps restant avant la CAN 2023 servira à peaufiner la stratégie. « Nous disposons de six mois pour revoir notre jeu et pour progresser », positive Regragui qui compte aussi sur les retours de certains joueurs et de possibles renforts avant la messe du football africain. « L’essentiel pour nous, c’est d’être prêts pour la Coupe d’Afrique et le match contre le Cap-Vert était l’occasion de voir de nouveaux joueurs et d’essayer beaucoup de nouvelles choses », conclut le coach.
« L’Afrique n’est pas le Brésil »
Pour un supporter sondé après le nul contre le Cap-Vert, « toutes les équipes que le Maroc va affronter durant la CAN 2023 vont jouer défensif. Le Maroc devra jouer l’attaque à fond pour gagner ». Pour un autre, « le point fort du Maroc reste de jouer défensif et de procéder en contre-attaques. L’Afrique, ce n’est pas le Brésil et le football samba ou le tiki-taka…».
Le Maroc a toutefois l’occasion de rectifier le tir face à l’Afrique du Sud samedi prochain. Regragui souhaite aussi affronter quelques-unes des meilleures sélections africaines avant la CAN, histoire de mieux préparer ses poulains pour la Côte d’Ivoire.
Mohamed Hadji