Les acteurs se sont réunis dans le nouveau centre de football de N’dali au nord Bénin pour discuter des sujets brûlants du football. Les résultats non reluisants des sélections nationales et des clubs préoccupent le ministre Benoît Dato. « Face aux résultats obtenus, nous avons le devoir de redoubler d’ardeur et poser les bases sur lesquelles fonder l’avenir de notre football. C’est un impératif aujourd’hui de rendre plus opérationnelle la direction technique nationale », lance-t-il.
Mise en place d’un comité mixte
Le ministre a suggéré la mise en place d’un comité mixte ministère et fédération, qui sera chargé de proposer des actions optimales pour le développement du football au Bénin. A l’en croire, ce comité va étudier au peigne fin la vie du football national. « Les travaux de ce comité vont permettre d’examiner tous les pans de la discipline et d’asseoir les meilleures actions correctives et préventives, de définir, valider et mettre en place des critères objectifs d’éligibilité aux diverses subventions. Nous appuierons la fédération dans la planification et l’organisation des formations certifiantes de nos coachs, préparateurs physiques ainsi que d’autres corps du métier. »
Le format du championnat sera revu
Le Bénin est assurément le seul pays au monde avec un championnat à 36 clubs sans première ni deuxième division définie depuis 2020. Cette formule décriée par les acteurs à la base et le public sportif devrait prendre fin cette saison. La perspective est « de faire une analyse du format de la ligue actuelle et d’envisager, tant que faire se peut, de migrer vers un format Ligue 1, Ligue 2 afin de rendre notre football plus compétitif, attirer des sponsors, puis explorer tout le modèle économique autour de cette discipline », a expliqué Benoît Dato. Le premier responsable du sport au Bénin exhorte les acteurs au pacifisme au vu des guéguerres infinies entre ces derniers. « Nous devons faire preuve de professionnalisme en éliminant tous les conflits d’intérêts qui pourraient compromettre, entraver notre sérieux et décrédibiliser notre sport », a-t-il souhaité.
Les sélections nationales, le grand chantier
Au Bénin, un sérieux ménage s’impose dans la gestion des équipes nationales. Depuis le CAN 2019 en Egypte, la sélection fanion est dans la tourmente. Entre 2022 et 2023, les sélections ont enchaîné de piètres résultats à l’international, excepté les U20 masculins qui ont soulagé la douleur des supporters.
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« Longtemps, la fédération est mise à l’écart sur l’organisation des matchs internationaux. La FBF doit être au cœur des activités. Aussi, faudrait-il réduire l’ingérence de l’administration dans les travaux des staffs. Ceci dit, il faut l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Il faut par exemple, un grand ménage dans le staff de l’équipe senior dame du Bénin. Et si on n’a pas de personnes qualifiées pour, on peut aller chercher l’expertise extérieure. Le Ghana l’a fait et les résultats sont appréciables. Il y a également la nécessité de mettre les joueurs dans de bonnes conditions sans distinction de catégorie ou genre d’équipe », souhaite Ives Sanwan, grand observateur du football béninois.
Firmin Kassaga, reporter sportif à Peace Fm, rejoint son prédécesseur et insiste sur l’ingérence poussée de certains responsables dans la vie des équipes. « Il faut laisser les sélectionneurs travailler et dynamiser la direction technique nationale. Il y a souvent assez d’intermédiaires et cela tue le football béninois. Les sélectionneurs et la DTN doivent être autonomes mais travailler ensemble », insiste t-il.
La formation des jeunes comme socle
Le nouveau centre de formation de football de N’dali vient d’ouvrir ses portes pour 24 jeunes garçons de la tranche 13-14 ans. Au sud du pays à Lokossa, la construction d’une académie de formation de jeunes filles est lancée depuis et les futurs pensionnaires s’impatientent.
« La formation à la base est d’abord ce qui doit préoccuper nos dirigeants. Beaucoup de pays africains ont adopté cette politique et sont devenus des grandes nations de football aujourd’hui. J’en veux pour exemple le Sénégal. Il est aussi important d’organiser régulièrement les compétitions de catégories d’âges. Le péché mignon de nos dirigeants de football, c’est le manque de suivi de nos talents. Il ne faut pas oublier la formation de nos entraîneurs locaux. Il n’y a pas de mauvais élève, seulement de mauvais maîtres dit-on », conclut le confrère Rivel Ganse journaliste à l’ORTB.