La Ligue des champions Féminine de la CAF en est à sa 3ème édition. Quelles sont vos attentes autour de cette édition en Côte d’Ivoire ?
Kanizat Ibrahim : C’est une première en Côte d’Ivoire, c’est important pour nous car cela signifie que nous avons gagné en notoriété. Il faut dire en quelque sorte que la première édition a été un test. La seconde a été une révélation de nos talents africains. Pour cette édition nous attendons qu’elle soit celle de la confirmation.
Il n’y aura pas de match à Abidjan, les villes de Korhogo et San Pedro ayant été désignées pour accueillir les équipes et les matchs. Pourquoi ce choix ?
Kanizat Ibrahim : La Côte d’Ivoire a beaucoup investi dans les infrastructures ces dernières années (en prévision de l’organisation de la CAN 2023, ndlr). Nous avons donc eu plusieurs choix pour les sites pour accueillir la compétition. Le choix de ces deux sites a été fait pour donner accès aux populations qui n’ont pas facilement accès à ce types de compétitions, qui se déroulent souvent dans les capitales, de pouvoir y participer. C’est un choix de proximité. Il s’agit aussi de deux sites qui vont faire partie des stades au sein desquels la CAN 2023 va se dérouler. Donc ça nous permet aussi de faire la promotion du tourisme ivoirien puisque ces deux sites proposent un paysage touristique intéressant.
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La Ligue des champions Féminine de la CAF et les clubs qui y prennent part peuvent-ils devenir des moteurs pour les sélections ?
Kanizat Ibrahim : Si vous regardez, les quatre équipes qui ont participé à la Coupe du monde Féminine ont eu un club qui a participé à la Ligue des champions Féminine. Ce qui signifie que la Ligue des champions est devenue une plateforme d’excellence pour le football féminin. Il suffit de voir Ibtissam Jraidi, qui a marqué le premier but de l’histoire du Maroc en Coupe du monde. Elle était meilleure buteuse de la Ligue des champions.
Quel constat faites-vous sur l’évolution du football féminin à travers le continent ?
Kanizat Ibrahim : La Ligue des champions Féminine de la CAF a permis aux pays de s’organiser pour avoir les meilleurs clubs professionnels. Le paysage a donc beaucoup changé. On réalise que les pays se donnent plus d’opportunités pour avoir une Ligue professionnelle féminine.
Et que vous disent les principales concernées ?
Kanizat Ibrahim : Nous avons eu des rencontres avec les capitaines et entraîneur(e)s qui nous ont fait des feed-back sur la situation dans leurs pays respectifs. Nous avons aussi le programme « Save gardian » pour la prévention et la protection des acteurs féminins dans le monde du football. Nous avons aussi les arbitres qui sont réunis en stage. Ce sont des arbitres élite qui vont travailler en collaboration avec de jeunes talents.
Quid des dotations pour cette édition 2023 ?
Kanizat Ibrahim : La dotation est estimée à 1,5 million de dollars au total, sachant que le vainqueur va repartir avec 400 000 dollars. C’est sans doute la meilleure des motivations.
Comment voyez-vous évoluer le football féminin africain dans les prochaines années ?
Kanizat Ibrahim : Je dirai que le futur du football africain est brillant. Je pense qu’il n’y a pas d’autre qualificatif. Nous sommes sur une très bonne voie.