L’attaquant international ghanéen Iñaki Williams (29 ans) a parlé du racisme en Espagne, une pratique qui l’a touché directement. C’était lors de l’épisode regrettable à l’occasion du match entre l’Athletic et l’Espanyol à Cornellá en 2020. Il avait dû supporter des cris de « singe » et d’autres graves insultes. Il est encore, à titre illustratif, revenu sur les insultes racistes dont a été victime la star du Real Madrid Vinicius Junior à Mestalla. Et pour lui, les joueurs du Real auraient dû quitter le terrain à cette occasion. « J’aurais été reconnaissant si tous les joueurs du Real Madrid étaient partis de Mestalla ». Il martèle que telle devrait être l’attitude de chacun.
Ce qu’il appelle de ses vœux, ses coéquipiers de l’Athlétic semblent le lui avoir promis, quitter le terrain, s’il lui arrivait de revivre des insultes racistes. « S’ils reviennent à m’abuser, les joueurs de l’Athletic de Bilbao ont décidé qu’ils abandonneraient le terrain. Ce sera un coup de poing contre le racisme »
Williams né en Espagne, a la chance d’avoir le destin qui lui a souri. Il note un regard différent entre lui et les noirs pauvres de la part des populations. « Si vous avez beaucoup d’argent, comme c’est mon cas, on ne regarde pas la couleur de votre peau, mais si vous êtes vendeur ambulant, les choses changent », se désole-t-il.
Choix de rejoindre le Ghana
Iñaki Williams a aussi mentionné les memes et commentaires qu’il a subis par le passé et qui ont été désagréables. Ils sont à mettre en lien avec le racisme. Ceux-ci avaient surgi à son arrivée à Bilbao. « Beaucoup se demandaient si un noir pouvait jouer à l’Athletic », rappelle-t-il. Mais, lui dit se sentir basque à l’égal de ses camarades de Lezama. Il remarque un changement, depuis, en bien. « Le monde est mondialisé et les supporters ne s’étonnent plus en voyant un noir dans l’Athletic ».
L’attaquant de Bilbao a dit sa fierté de jouer pour l’équipe nationale du Ghana. Le pays de son grand-père, récemment rappelé à Dieu. Ce dernier a été déterminant dans son choix de rejoindre les Black Stars comme il l’a clarifié. « Il voulait que je joue au Ghana, je l’ai eu et j’ai pu lui rendre hommage. Quand Mon frère et moi y sommes allés cet été, nous avons vu des enfants pieds nus et je lui ai dit ‘écoute Nico, si ce n’était grâce àmaman et papa, nous pourrions être un de ces enfants » a-t-il avancé comme facteurs décisifs de son choix. Nico a cependant choisi l’Espagne.
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Le parcours difficile de sa famille pour rejoindre l’Espagne
C’est une chose qu’il a longtemps ignorée : les conditions d’arrivée de ses parents en Espagne. Un voyage parsemé d’embuches. Il en témoigne, amer : « Ma mère m’a dit qu’ils étaient au Ghana, que ma mère était enceinte et mon père leur a dit qu’ils devaient partir, alors ils ont commencé à voyager à travers le désert ».
Iñaki Williams qui a été entretenu de cet épisode à 20 ans révolus, ajoute dans l’interview que son père « avait la plante des pieds brûlée à force de marcher pieds nus ». Mais il y a eu pire. « Ils ont dû boire leur propre urine pour survivre. Ils ont enterré des personnes décédées durant le voyage », a confié à ESPN le joueur qui compte 375 matchs de Liga.
Iñaki Williams: “La gente en España es clasista” https://t.co/9zk7eX6Ohj
— Infobae Deportes (@infobaedeportes) October 11, 2023