La saison 2022-2023 vient à peine de s’achever, comme en Algérie, que la suivante va déjà débuter, avec la 30e édition de la Coupe Arabe des Clubs champions. Organisée par l’Arabie Saoudite, dans les viles de Taïf, Abha et Al-Bahah, la phase de groupes concerne 16 équipes, réparties en quatre groupes de quatre, dont la moitié vient d’Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Egypte), même si les Egyptiens d’Al-Ahly n’ont pas souhaité s’engager.
Cette compétition a été créée en 1981, et même sil elle a connu quelques années sans tournoi (1983, 2009 à 2012, 2013 à 2017 et 2020 à 2023, notamment pour cause de Covid-19, ndlr), elle peut malgré tout se targuer d’une certaine régularité. La Coupe Arabe des Clubs champions est avant tout une affaire saoudienne. Les réunions se font toutes à Djeddah ou Riyadh Elle a été créée par l’Union Arabe de Football Association (UAFA, fondée en 1976 par l’Arabie Saoudite, ndlr), et dont tous les présidents ont été saoudiens (Abdulaziz bin Turki al-Faisal, le président de la fédération saoudienne, la dirige depuis 2021, pour quatre ans. L’UAFA, qui compte vingt-deux fédérations africaines et asiatiques, n’est cependant pas reconnue par la FIFA. Le comité exécutif est composé de quatre présidents de fédérations africaines et quatre asiatiques, l’Algérien Mohamed Raouraoua en est le président d’honneur, alors Jibril Rajoub, ancien chef de la sécurité de Yasser Arafat et président de la fédération palestinienne, en est membre permanent.
Un financement presque exclusivement saoudien
L’édition 2023, qui concernait au départ 37 équipes, est largement financée par le Royaume, qui verse les dotations à l’UAFA, chargé les répartir. Le principal sponsor, Sports Partners Internationals (SPI), une société fondée en 2017, est basée aux Emirats Arabes Unis. Cette année, les dotations financières sont alléchantes, mais surtout pour ceux qui vont loin dans la compétition : le vainqueur empochera 6 millions de dollars, et le finaliste 2,5 millions de dollars Une somme de 200 000 euros sera allouée aux demi-finalistes, 150 000 aux quarts de finalistes, alors que les équipes éliminées en phase de groupes toucheront 100 000 dollars et celles sorties lors des deux tours préliminaires 20 000 ou 40 000. L’Arabie Saoudite va également prendre en charge les frais d’hébergement, de restauration et de transport des équipes présentes sur les trois sites.
Des dotations jugées inégalitaires
Pour certains clubs, tel le puissant Al-Ahly (Egypte), le plus titré d’Afrique et un sans doute le plus riche, avec un budget annuel d’environ 140 millions d’euros, la Coupe du Roi Salman n’est pas assez attractive pour l’inciter à y participer, notamment en raison d’un calendrier international déjà surchargé. « Economiquement, l’absence d’Al-Ahly est un problème, car les télés égyptiennes versent des droits de retransmission élevés », note ce spécialiste de l’audiovisuel. « Sportivement, par contre, elle va permettre aux clubs de disputer des matches internationaux et à des joueurs évoluent en Afrique de se faire remarquer, notamment dans le Golfe Persique, où ils pourront toucher de meilleurs salaires », intervient Mehdi Rabehi, le président du CR Belouizdad, champion d’Algérie en titre et qui est directement qualifié pour la phase finale.
Malgré l’absence d’Al-Ahly, le plateau est plutôt alléchant. On y retrouve les Tunisiens de l’Espérance Tunis et du CS Sfax, les Algériens du CR Bélouizdad, les Egyptiens de Zamalek ou les Marocains du Raja et du Wydad Casablanca, ainsi que les Saoudiens d’Al-Nassr, où évolue Cristiano Ronaldo, Al-Hilal et Al-Ittihad très actifs sur le marché des transferts. L’occasion pour les clubs nord-africains de croiser, outre la star portugaise, les Français Karim Benzema et Ngolo Kanté (Al-Ittihad) ou encore le Sénégalais Kalidou Koulibaly, fraîchement recruté par Al-Hilal. La dernière édition, en 2020, avait été remporté par le Raja Casablanca, vainqueur d’Al-Ittihad Djeddah en finale à Rabat (4-4, 4-3 aux t.a.b).
Alexis Billebault
Groupe A : Espérance Tunis (Tunisie), CS Sfax (Tunisie), Al-Ittihad Djeddah (Arabie Saoudite), Al-Shorta (Irak)
Groupe B : WAC Casablanca (Maroc), Al-Ahli Tripoli (Libye), Al-Sadd (Qatar), Al-Hilal (Arabie Saoudite)
Groupe C : Zamalek (Egypte), US Monastir (Tunisie), Al-Nassr (Arabie Saoudite), Al-Shabab (Arabie Saoudite)
Groupe D : Raja Casablanca (Maroc), CR Bélouizdad (Algérie), Kuwait SC (Koweït), Al-Wehda (Emirats Arabes Unis)
Calendrier de la phase de groupes
GROUPE A
27 juillet
Club Sportif Sfaxien-Al Shorta
Espérance de Tunis-Al Ittihad
30 juillet :
Espérance de Tunis-Al Shorta
Club Sportif Sfaxien-Al Ittihad
2 août
Espérance de Tunis-Club Sportif Sfaxien
Al Ittihad-vs Al Shorta
Groupe B
27 juillet
Al Sadd-Wydad Casablanca
Al Ahli Tripoli-Al Hilal
30 juillet
Wydad Casablanca-Al Ahli Tripoli
Al Hilal-Al Sadd
2 août
Al Hilal-Wydad Casablanca
Al Sadd-Al Ahli Tripoli
Groupe C
28 juillet
Monastir-Zamalek
Al Nassr-Al Shabab
31 juillet
Zamalek-Al Shabab
Monastir-Al Nassr
3 août
Monastir-Al Shabab
Zamalek-Al Nassr
Groupe D
28 juillet
CR Bélouizdad- Raja Casablanca
Kuwait SC-vs Al Wehda 30 juillet :
31 juillet :
CR Bélouizdad-Al Wehda
Raja Casablanca-Kuwait SC
3 août
Raja Casablanca-Al Wehda
Kuwait SC-CR Belouizdad
Les quarts de finale auront lieu les 5 et 6 août, les demi-finales le 9. La finale est programmée le 12 août.
*Les 22 fédérations affiliées sont l’Algérie, les Comores, Djibouti, le Soudan, le Maroc, l’Egypte, la Tunisie, la Somalie, la Mauritanie et la Libye pour l’Afrique, l’Arabie Saoudite, le Bahreïn, la Palestine, le Qatar, Oman, les Emirats Arabes Unis, la Jordanie, le Yémen, le Koweït, l’Irak, la Syrie et le Liban pour l’Asie