Dans un entretien accordé à la CAF, l’entraîneure Kaï Tomety est revenue sur la participation du Togo à la CAN Féminine au Maroc. Les Eperviers dames disputaient d’ailleurs cette compétition pour la première fois de leur histoire. Au Maroc, elles ont été éliminées dès le premier tour. Les Togolaises ont terminé dernier de la poule B avec un point. Tomety tire toutefois un bilan satisfaisant du parcours de son équipe au royaume chérifien.
« Les résultats sont supérieurs à la moyenne. Sur les trois matchs, nous avons perdu deux matchs et fait match nul. Cependant, notre jeu s’est grandement amélioré. L’efficacité des joueuses sur le terrain et les performances se sont grandement améliorées au fil des matchs. Nous n’avons aucun regret.» Timoty Kai ajoute tout de même que son équipe pouvait mieux faire. «On aurait pu faire mieux si on n’avait pas perdu notre match d’ouverture contre la Tunisie. Même un match nul aurait pu remonter le moral des filles. Nous avons raté le début de la compétition et cela a joué un grand rôle dans la suite. »
«Le corps masculin est différent de celui féminin»
Timoty Kai a été l’une des deux rares femme entraîneure lors de la CAN Féminine. Et la Togolaise préfère de loin qu’une sélection féminine soit dirigée par une femme. «Je préfère une femme pour entraîner une équipe féminine. Au-delà de tout ce qui se passe à l’entraînement, le ressenti des joueuses est un élément important en termes de résultats pour une équipe féminine. Le corps masculin est différent de celui féminin. Quand une femme (de préférence une ancienne joueuse) entraîne des filles, il y a des sensations quand on met en place des exercices ou des activités, dont les hommes ne perçoivent pas les sensations féminines. Surtout en termes de fatigue et de douleur, les hommes ne ressentent pas cela au même degré que les femmes. »
Elle poursuit. «Une autre chose importante est la gestion des menstruations. C’est un élément très important pour la performance et les résultats. Quand un homme dirige les filles, ces dernières sont incapables de se confier à leurs entraîneurs masculins et cela crée des problèmes d’ambiance et de cohésion. Quand une fille a ses règles et que vous organisez des entraînements intenses, elle ne pourra pas le faire, ou elle trichera. Son entraîneur pensera qu’elle est paresseuse et cela peut conduire à des disputes. Si c’est une femme d’à côté, elle comprend les menstruations, l’humeur de la femme pendant cette période et adapte son entraînement en conséquence. C’est pourquoi, personnellement, je préfère une femme pour entraîner une équipe féminine. »