Plus qu’une seule marche. La République Centrafricaine est à un pas d’un exploit historique : disputer une Coupe d’Afrique des Nations. Les Fauves, deuxièmes du groupe E avec 7 points (derrière le Ghana 8 pts) seront à la CAN 2023 en Côte d’Ivoire en cas de succès contre l’Angola (3e, 5 pts) ce samedi 17 juin pour le compte de la 5ème journée des qualifications. Si certains, à l’aube d’un nouveau jour, sont tétanisés par la pression, les Centrafricains ne le sont pas. C’est du moins ce qu’avance le sélectionneur Raoul Savoy à BBC Sport Africa. « Nous ne sommes pas nerveux. L’équipe est composée uniquement de professionnels et nous savons que ce match sera très important », lance-t-il.
Le technicien suisse poursuit. « Nous avons eu le temps d’en parler et le staff technique a essayé de garder la nervosité hors du camp. Je sais que certains joueurs ressentiront de la peur et que d’autres seront excités. Je pense donc que nous devons gérer chaque joueur personnellement, mais tous se sont préparés pour le match de la manière la plus responsable ».
Raoul Savoy, l’architecte du renouveau
Si la République Centrafricaine peut légitimement espérer être de la fête lors de la CAN 2023, c’est en grande partie grâce à Raoul Savoy. Le technicien effectue son troisième mandat à la tête des Fauves. Il y a d’abord officié entre 2014 et 2015, ensuite entre 2017 et 2019. En 2021, le coach revient une troisième fois. Après ce dernier retour, il y a eu une remise à niveau et un rajeunissement de l’effectif. « Tout a commencé il y a deux ans lorsque nous avons commencé à construire une nouvelle équipe avec beaucoup de jeunes et, au début, des joueurs locaux. Et nous avons obtenu un résultat fantastique à Lagos, lorsque nous avons battu le Nigeria 1-0 », se rappelle Raoul Savoy qui a aussi convaincu Geoffrey Kondogbia de revenir.
« Je pense que les joueurs ont alors senti que peut-être quelque chose arrivait et si nous continuions à travailler dur, avec l’aide de la Fédération et du ministre des sports, nous pourrions reconstruire pas à pas ». Avec ce match face à l’Angola, et un dernier contre le Ghana en septembre, la République Centrafricaine a son destin entre les mains. Le pays, qui a acquis la souveraineté en 1958, veut faire partie du gotha du football africain. « Nous savons exactement ce que nous devons faire. Et ce n’est pas le dernier match car nous en avons un autre au Ghana en septembre. Nous avons donc un joker. Quand c’est la fin des qualifications et que vous devez gagner, vous devenez plus nerveux mais nous avons une seconde chance ».