Sébastien Desabre, le sélectionneur de la RD Congo, a été nommé au mois d’août 2022. Le technicien français passe beaucoup de temps à Kinshasa, mais ce n’est que samedi qu’il découvrira le stade des Martyrs, où les Léopards recevront le Soudan pour la 6e journée des qualifications. La principale enceinte de la capitale avait en effet été déclarée inapte à l’accueil des matches internationaux par la Confédération Africaine de Football (CAF), obligeant la RDC à affronter la Mauritanie à Lubumbashi (3-1) en mars dernier. « La dernière fois que la sélection a joué aux Martyrs, c’était en juin 2022 contre le Gabon (0-1). Il y a forcément une grosse attente, une grande impatience, car c’est toujours un évènement quand les Léopards évoluent à Kinshasa », confirmé l’ancien entraîneur de Niort.
Desabre se méfie du Soudan
La RDC se qualifiera pour la phase finale de la CAN si elle s’impose face au Soudan, puisqu’elle occupe la première place du Groupe I avec 9 points, et même si elle fait match nul. « Quand j’ai repris la sélection, elle ne comptait aucun point après deux journées. C’est donc presque un exploit d’être en tête et d’être aux portes d’une qualification. Les joueurs sont très impliqués dans le projet Je sais aussi que ce match sera compliqué, face à une équipe qui sera obligée de gagner. Le Soudan a de la qualité, il s’appuie majoritairement sur des joueurs d’Al-Hilal et Al-Merriekh », poursuit Desabre. La sélection soudanaise, désormais entraînée par le Marocain Yusuf Fertout, qui a remplacé son compatriote Badou Zaki dont il était l’adjoint, va aborder ce rendez-vous décisif alors que le pays est déchiré par une guerre civile meurtrière. « Je suppose que les Soudanais ont d’autres préoccupations qu’un match de football, mais il faut sans doute s’attendre à ce que cette équipe se montre très dangereuse », suppose Desabre, qui a convoqué un groupe quasiment identique à celui qui s’était imposé en juin dernier au Gabon (2-0).
Le Gabon s’est préparé normalement
Le Gabon, justement, devra à minima faire match nul (1-1, 2-2, 3-3, 4-4) en Mauritanie s’il veut se qualifier pour sa deuxième CAN consécutive, à condition que le Soudan ne s’impose pas en RDC, laquelle pourrait malgré tout valider son ticket dans ce cas de figure. « On sait surtout qu’une victoire nous enverrait en Côte d’Ivoire », rappelle Patrice Neveu, le sélectionneur français des Panthères. Les Mauritaniens, à qui un match nul 0-0 pourrait suffire si le Soudan ne gagne pas à Kinshasa, auront l’avantage de jouer à Nouakchott, devant leur public. En stage à Marrakech (Maroc), les Gabonais ont traversé sereinement les évènements politiques qui ont secoué leur pays ces derniers jours. « Notre préparation s’est déroulée dans d’excellentes conditions, un avion privé a été affrété pour aller en Mauritanie. Les joueurs sont concentrés sur le match, même s’ils ne font pas abstraction de la situation au Gabon. Il y a une ambiance très studieuse, les séances d’entraînement sont de qualité », rapporte l’ancien sélectionneur de la Mauritanie.
Les signatures de Pierre-Emerick Aubameyang à Marseille et de Didier Ndong à Al-Riyadh (Arabie Saoudite) ont permis à deux des cadres de la sélection de retrouver un temps de temps de jeu qu’ils n’avaient plus à Chelsea (Angleterre) et à Dijon (France). « Ils ont du rythme, on voit qu’ils sont en forme, heureux de leur situation en club, et cela ne peut qu’être profitable à la sélection », apprécie Neveu. Battu lors des deux dernières journées, au Soudan (0-1) puis par la RDC (0-2), le Gabon n’a pas le choix : sa présence en Côte d’Ivoire au mois de janvier prochain passe par l’inversion de cette spirale négative…
Alexis Billebault