Le match face à l’Angola aura lieu au Stade de la réunification, à Douala, au Cameroun. Regrettez-vous que la Centrafrique ne puisse accueillir les Palencas Negras à Bangui ?
Raoul Savoy : Bien sûr. Mais comme le stade de Bangui n’est pas homologué par la CAF depuis pas mal de temps, nous avons pris l’habitude de recevoir sur terrain neutre. Jouer ce match face aux Angolais devant nos supporters, avec une possible qualification pour la CAN en Côte d’Ivoire, aurait été fantastique. Il faut faire avec… Je sais qu’il y aura un certain nombre de centrafricains à Douala samedi. Il y a une importante diaspora au Cameroun, et des personnes vont venir en avion, en bus.
Au moins, vous avez pu préparer ce match dans une relative tranquillité…
Oui, c’est le côté positif de cet exil forcé. Nous savons que ce match est au cœur de beaucoup de conversations en Centrafrique. Tout le monde en parle, car la sélection nationale peut, en cas de victoire, se qualifier pour la première CAN de son histoire. Beaucoup de gens considèrent que c’est le match le plus important de la sélection centrafricaine. Au moins, depuis Douala, nous ne ressentons guère les effets de cette ferveur. On peut travailler tranquillement. Le chef de l’Etat, Faustin-Archange Touadéra, nous a reçus la veille de notre départ pour Douala, afin de nous encourager. On sait que nos supporters sont impatients, mais mon rôle, c’est de préserver les joueurs afin qu’ils se concentrent sur le match de samedi, sans le jouer à l’avance dans leurs têtes.
« Ne pas jouer le match à l’avance »
Avez-vous pu préparer cette rencontre dans les meilleures conditions ?
Raoul Savoy : Absolument. J’avais commencé à travailler avec les locaux à Bangui. Nous sommes à Douala depuis le 8 juin. On a joué un match contre l’Ouganda (1-1) le 11 juin, un match qui n’entrera pas dans le classement FIFA, mais qui m’a permis de tester des choses, de voir des joueurs. Nous sommes en fin de saison, il y a de la fatigue. Contre l’Angola, Dylan Mboumbouni s’est claqué et a déclaré forfait. Lobi Manzoki, qui joue à Dalian Pro (Chine), est lui aussi blessé. C’est pour cela qu’il faut bien doser le travail penser aux soins, à la récupération.
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Cette pression qui entoure ce match peut-elle être difficile à gérer ?
Le fait d’être loin de Bangui nous protège. Et puis, la pression peut également être positive. On sait que si nous ne gagnons pas dimanche, il nous restera une seconde chance, en septembre au Ghana. Et n’oublions pas que les Angolais, qui ont plusieurs fois participé à la CAN, ont eux aussi la pression, et sans doute plus que nous. Mais je ne me concentre que sur mon équipe, ce qui ne m’empêche pas de m’intéresser au jeu de notre adversaire.
Lors des matches remportés face à Madagascar au mois de mars (3-0, 2-0), Louis Mafouta, en marquant quatre buts, avait frappé les esprits. Sera-t-il encore un des principaux arguments de votre équipe ?
Louis a fait une bonne saison avec son club en France (Quevilly/Rouen, Ligue 2), il a marqué des buts importants avec la sélection. Bien sûr que nous comptons sur lui, comme sur Geoffrey Kondogbia, qui sont des joueurs expérimentés, et qui peuvent se montre décisifs. Mais le plus important, c’est le groupe, sa cohésion, son état d’esprit.
Alexis Billebault