S’imprégner de la réalité des infrastructures sportives construites pour la CAN 2023 est comme chercher une aiguille dans mille bottes de foin. Les restrictions sont de plus en plus dures surtout pour le Stade de Korhogo, d’une capacité de 20.000 places, le seul à n’avoir pas encore été homologué par la CAF à moins de 100 jours de la compétition.
Situé à l’entrée de la ville , en venant d’Abidjan, ce joyau qui sera dédié aux équipes du Nord du pays après la CAN, fait rêver de l’extérieur. Pourtant, à l’intérieur, plusieurs aspects suscitent l’inquiétude. La CAF elle même avait été la première à pointer du doigt des manquements en septembre 2023. «L’alimentation électrique posait un problème sur tous les emplacements de ce site. Des progrès significatifs ont été enregistrés entre les inspections d’avril à juillet. L’alimentation ne serait plus un problème et les terrains continuent de progresser.», avait informé la faîtière continentale le 21 septembre 2023.
Il y a eu une dernière mission de la CAF pour juger l’état de l’infrastructure, ce mois. Tout est satisfaisant mais avec la CAF, ce qui est satisfaisant, finit souvent par révéler de gros problèmes comme ce fût le cas à Ebimpé, lors de Côte d’Ivoire-Mali et au Stade Félix-Houphouët-Boigny récemment lors de Côte d’Ivoire-Maroc.
Une pelouse qui inquiète ?
La pelouse du Stade de San Pedro a été faite par la même entreprise qui a fait celle de Ebimpé à Anyama, dans la périphérie d’Abidjan. Il s’agit de Sparfel. «C’est difficile de vérifier ce qui se fait à l’intérieur du Stade. Mais je puis vous dire à vu d’œil que la pelouse du stade ainsi que celles d’entraînement n’inspirent pas confiance. J’ai été par curiosité voir les stades d’entraînement entourés de grille de protection et eux aussi sont bizarres. On voit trop de terre au milieu du gazon pourtant tout est beau sur les images présentées par les autorités », déplore N. Drissa, enseignant.La CAF appréciera.
Selon un ouvrier à qui nous avons promis de garder l’anonymat, certaines couches de peinture continuent d’être mises ainsi que d’autres ajustements d’être faits. «La pelouse est l’élément le plus important. On travaille à ce qu’elle soit belle mais il n’y a pas qu’elle. Les latrines, les vestiaires, les couloirs de sortie des équipes, la climatisation ainsi que les alentours du Stade sont encore en travaux. Ce sera prêt mais ça ne l’est pas encore», renchérit M.Tuo au micro de Sport News Africa.
Depuis 2014 que la Côte d’Ivoire a obtenu l’organisation de la CAN, seul le Stade de Korhogo n’a pas encore abrité une seule rencontre officielle. Les premiers véritables tests grandeur nature auront lieu à partir du 5 novembre 2023, avec l’organisation de la Ligue des championnes CAF imposées dans cette enceinte par Patrice Motsepe. «La Côte d’Ivoire c’est la Côte d’Ivoire. Nous serons prêts à temps », dixit Idriss Diallo, président de la FIF et 1er vice-président du Cocan. Seulement voilà, ces paroles à elles seules ne suffisent pas à rassurer. « La cabine de presse est mal placée mais on a décidé de la laisser comme telle depuis un bon moment déjà car les délais sont courts. Nous sommes pris par le temps. L’éclairage a été revu avec les recommandations de la CAF et la pelouse respire bien à vu d’œil», souffle une ancienne membre de l’Office national des Sports, emportée par le scandale de l’inondation de la pelouse d’Ebimpé en septembre 2023.
Sanh SEVERIN