Moins d’un an après l’élection de Samuel Eto’o, la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a procédé à une modification de la durée du mandat du président de l’instance. Celle-ci passe désormais de 4 à 7 ans, le mandat n’étant renouvelable qu’une seule fois. Mais il en faudra bien plus pour l’entrée en vigueur de cette disposition adoptée lors de l’Assemblée générale du 27 août 2022.
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Sport News Africa a appris que la FIFA n’a pas approuvé la nouvelle version des statuts de la Fécafoot. « La secrétaire générale de la FIFA Fatma Samoura a écrit au président de la Fécafoot il y a plusieurs mois », rapporte une voix renseignée. « Dans sa correspondance, elle invitait le dirigeant camerounais à convoquer une nouvelle Assemblée générale avant la fin du mois de mai 2023. L’objectif étant d’annuler principalement le point concernant la modification de la durée du mandat du président de la Fécafoot et la remettre à 4 ans ». Telle que demandée par la FIFA, l’Assemblée générale de la Fécafoot se réunit ce samedi 27 mai 2023 à Yaoundé. L’ordre du jour n’a pas été communiqué.
Des textes sur mesure
L’article 37 des nouveaux statuts de la Fécafoot, relatif à la modification de la durée du mandat du président n’est cependant pas la seule « innovation » de l’ère Eto’o. Plusieurs dispositions ont été taillées à la mesure des dirigeants de l’instance. L’article 36, relatif aux conditions générales d’éligibilité dispose en son alinéa 1.b indique que tout candidat à un poste électif ne doit pas avoir « été condamné à une peine définitive privative de liberté assortie d’un titre de détention ». En d’autres termes, tout individu épinglé par la justice peut être candidat à une élection, tant qu’il n’a pas été envoyé en prison.
Selon des analystes camerounais contactés par Sport News Africa, cette nouvelle disposition aurait pour but de permettre à Samuel Eto’o de demeurer à son poste jusqu’à la fin de son mandat, et de se représenter ensuite, alors même qu’il a été reconnu coupable de fraude fiscale et condamné à 22 mois de prison par la justice espagnole en juin 2022. « L’alinéa 1.d de l’article 36 des anciens statuts le disqualifiait et lui retirait la qualité de président de la Fécafoot. Celui-ci disposait que, ne peut être candidat, tout citoyen ayant été condamné à une peine définitive privative de liberté assortie de sursis simple ou avec probation supérieure à six mois », glisse un journaliste.
Loi rétroactive
Autre nouvelle disposition savamment introduite dans les nouveaux statuts de la Fécafoot, l’article 104. Celui-ci stipule que les statuts adoptés le 27 août 2022 et publiés le 25 mai 2023, soit plus de dix mois plus tard, « entrent immédiatement en vigueur dès leur adoption ». Toutefois, poursuit ledit article, « les dispositions des présents statuts s’appliquent aux faits commis antérieurement à leur entrée en vigueur, si elles sont favorables à la personne qui les invoque ».