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Bénin

Bénin : polémique autour de l’arbitrage

Les lignes n’ont pas bougé dans l’arbitrage dans le championnat professionnel de football du Bénin. Lors de la première phase du championnat dénommée Ligue Pro, l’arbitrage a été décrié par l’ensemble des acteurs de la chaîne de football. Il n’en demeure pas moins pour la Super Ligue Pro, deuxième phase du championnat. Après six journées de compétition, des arbitres ont brillé par leur insuffisance au sifflet. « Ces décisions sont contestées le plus souvent à tort et parfois à raison. Les arbitres béninois font beaucoup d’efforts. Ce qui est important est que les erreurs ne soient pas faites à dessein. Nous avons de très bons arbitres, toutefois il y a des brebis galeuses », remarque Brice Igue, instructeur et formateur des arbitres au Bénin, instructeur des arbitres de la Zone B UFOA et commissaire au match dans le championnat national.

Entre bourdes arbitrales et sanctions

En mode sapeur-pompier, la Commission des arbitres de la Fédération Béninoise de Football a récemment sanctionné quatre arbitres pour « insuffisance d’arbitrage ayant impacté le résultat du match » ou « erreur d’arbitrage pouvant impacter le résultat du match ». Les mises en cause ont écopé de 4 à 6 matchs de suspension ferme dans la Super Ligue Pro. Nonobstant, le sifflet sur les terrains reste décrié. La nouvelle situation qui fait polémique est un penalty sifflé pour Loto-Popo victorieux de l’ASPAC 1-0 au stade de Grand-Popo le mercredi 15 mars 2023 lors de la 6e journée du championnat. Cet énième polémique positionne l’arbitrage comme le maillon faible dans la chaîne de développement du championnat national.

Le mode de désignation des arbitres remis en cause

Au Bénin, le mode de désignation des arbitres est un concept propre aux championnats nationaux. « Par le passé on a eu à expérimenter les désignations par tirage au sort. Maintenant ce sont les désignations confidentielles. On a un comité de 5 membres. C’est ce comité qui désigne et communique aux arbitres concernés avec la mention « Désignation personnelle et confidentielle . C’est le jour du match que les clubs découvrent les arbitres. Ailleurs, c’est publié des jours avant », explique l’instructeur des arbitres. Cette forme de désignation des hommes en noir a toujours été critiquée puisque certains membres à la commission des arbitres sont en même temps dirigeants de club. En exemple, Koto Francis Gbian, premier vice-président de la FBF et président de Damissa FC club de l’élite préside la commission des arbitres de la fédération. En milieu de saison écoulée, Gaston Zossou, président de Loto-Popo FC, actuel leader de la Super Ligue Pro avait fustigé l’arbitrage. « Quand j’ai été nommé, j’ai été démarché pour négocier avec les arbitres. J’ai trouvé tout ceci détestable et dangereux. La fraude arbitrale vise à placer les moins bons au-dessus des meilleurs », avait-il révélé.
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C’est une évidence que l’arbitrage dans le championnat professionnel est enrhumé de maux qui vont de la précarité que vit la majorité les maîtres de jeu à leur insécurité sur les stades. Le 27 décembre 2022, le collectif des arbitres avait lancé un boycott des championnats nationaux en soutien à leurs collègues molestés et blessés à la fin du match Béké FC – US Cavaliers. Dans un communiqué de revendication, ils ont souhaité plusieurs changements notamment le mode de leur désignation jusqu’ici statu quo.

Quid de la formation des hommes en noir ?

La qualité de la prestation des arbitres sur les terrains soulève également le problème du niveau de ces derniers. En effet, les stages ou formations de recyclage au profit des arbitres sont insuffisants. La fédération béninoise de football manque de dérouler un programme de formation et par ricochet d’évaluation régulière des arbitres. Les concernés manquent d’initiative eux-mêmes, se limitant aux connaissances déjà acquises.
Pour sortir l’arbitrage de l’ornière, l’ancien arbitre FIFA Brice Igue préconise la formation qualitative des arbitres. « Il faut augmenter les formations, un meilleur traitement pour les arbitres, équiper nos arbitres avec les matériels de communication et l’installation du système VAR dans nos stades. Aussi, les dirigeants des clubs et les supporters doivent-ils avoir un minimum de connaissance des lois du jeu », conclut-il.
Rachidi DOSSA
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