Soir du 19 juillet 2019, l’Algérie remporte la 2ème CAN de son histoire après une courte victoire en finale face au Sénégal (1-0). Djamel Belmadi est porté en triomphe par ses joueurs, comme un symbole. Il a alors plus que réussi son pari de redresser une équipe nationale d’Algérie mal en point quelques mois plus tôt. Ces images de célébrations dans le stade du Caire ainsi que celles qui ont suivi le retour des joueurs en Algérie, auraient pu en réalité ne jamais exister. A en croire l’ancien ministre des Sports algérien, Raouf Salim Bernaoui, le sélectionneur des Fennecs aurait dû être débarqué avant ce sacre.
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Ce sont les révélations faites par l’ancien dirigeant. Présent sur le plateau de la chaîne Echorouk News, il a indiqué avoir reçu une demande insistante pour mettre un terme au mandat de deux hommes. « On m’a demandé de changer la président de la Fédération algérienne de football, Kheïreddine Zetchi en l’occurrence, mais aussi le sélectionneur national Djamel Belmadi. Et ce, dès mon premier jour à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports », a-t-il indiqué. Face à l’insistance du journaliste, l’ex-ministre a fini par donner le nom du commanditaire de cette demande. « Ce n’était pas Mustapha Berraf (président du comité olympique algérien) qui m’avait demandé de mettre fin aux fonctions de Zetchi et Belmadi, mais il était intermédiaire. Je l’avais reçu dans mon bureau et il était chargé par Mohamed Raouraoua pour me le demander. Je l’avais pris comme un conseil », a-t-il révélé.
Des altercations durant la CAN 2019
Une demande faite à 4 mois du coup d’envoi de la CAN 2019, précise Raouf Salim Bernaoui, qui n’a pas donné suite à cette doléance. Mais, toujours d’après lui, l’affaire n’en serait pas restée là puisque des tensions sont apparues durant la CAN. La faute à la pression mise sur Djamel Belmadi par d’anciens membres de la Fédération algérienne de football et d’anciens joueurs. A tel point que des altercations physiques auraient éclaté. Parmi les sujets sensibles, les convocations de Youcef Belaïli et Djamel Benlamri, qui étaient considérés comme « bannis » de la sélection, mais fortement désirés par Belmadi. Au final, les deux joueurs seront les piliers de trophée remporté.
Une « victoire » pour l’ancien ministre, inspiré de ne pas avoir suivi la demande qui lui était faite, mais aussi pour le président de la FAF et son sélectionneur. Reste à savoir pourquoi Mohamed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de football de 2001 à 2005 et de 2009 à 2017, voulait alors débarquer son successeur ainsi que Belmadi par la même occasion.