fbpx


18 juillet 1993…et le rêve d’un Mondial s’envola pour la Guinée

Il y a des défaites qu’on n’oublie pas et qui hantent pour toute la vie. Celle de la Guinée contre le Cameroun le 18 juillet 1993, restera dans les annales du football guinéen. Dans un stade du 28 septembre plein à craquer, la Guinée accueille le Cameroun avec pour ambition de reprendre la première place du groupe (3) pour mener la danse pour la qualification au Mondial américain. «C’était un match tendu. A l’aller on a perdu 3-1 je crois au Cameroun. On avait une équipe qui pouvait se qualifier pour le mondial» explique d’entrée Titi Camara. Cette mission s’annonça périlleuse dès les premiers instants de la partie.

Dans les gradins, les supporters en liesse poussent leur équipe. Mais cet enthousiasme laissera très vite place à une désillusion. Dès l’entame de la partie, les Guinéens vont «confisquer» le ballon et se créer des occasions, se remémore l’ancien capitaine du syli national. «En première mi-temps, on joue, on met la pression et on obtient une faute dans la surface. L’arbitre siffle un penalty, je prends le ballon et je me dirige vers le point de penalty pour aller le tirer. Et c’est à ce moment que l’arbitre change sa décision. Au lieu du penalty, il donne un coup-franc indirect et sort le rouge. Une décision jusque-là incompréhensible. On était tous surpris, on avait rien compris » se souvient Titi.

Une décision qui impactera sur la suite de la rencontre. Après cet épisode, le Cameroun va se reprendre et mettre pied sur l’accélérateur. Dans les derniers instants de la première période, les Lions indomptables vont parvenir à faire sauter le verrou de la Guinée par l’entremise de David Embé à la 45ème mn. En deuxième période Joseph-Antoine Bell et ses coéquipiers garderont leur cage inviolée. Le score n’évoluera pas et la Guinée va s’incliner sur le score de (1-0). Avec ce succès, le Cameroun reprend la première place du groupe.

A l’issue de cette défaite où les décisions arbitrales seront contestées, l’ancien attaquant de West Ham et de Liverpool va pointer du doigt le choix des officiels. «Ce jour, on a fait un grand match», se souvient-t-il. Et de poursuivre «Ils choisissent un arbitre syrien (Jamal Al Sharif) qui fait partie du Moyen-Orient pour officier le match. On le voit débarquer, on est tous surpris et étonné. Au final, on perd 1-0. Je pense que ça été la seule défaite avec le Syli durant de nombreuses années», explique Titi Camara.

L’ombre d’Issa Hayatou …dans ce match

Dans les tribunes du stade du 28 septembre de Conakry ce dimanche après-midi, se trouvait un hôte de prestige. Le Camerounais Issa Hayatou, tout puissant président de la Confédération africaine de football (CAF). Un soutien de poids dans un tel contexte qui ne passait forcément pas inaperçu se souvient l’ancien attaquant de l’Olympique de Marseillle. «Ce jour-là, on a eu la malchance. Il y avait un certain Issa Hayatou président de la CAF qui avait effectué le déplacement sur Conakry. Il était dans les tribunes du stade du 28 septembre. Ça veut tout dire», accuse Titi Camara. «Ça a été un échec et une déception pour le public et le peuple de Guinée. On était déçu pour les Guinéens parce que durant cette période, les supporters allaient au stade à 6h du matin», regrette l’ancien international guinéen.

Cette défaite marquera la suite du parcours du Syli lors des éliminatoires de la Coupe du monde 1994. Lors de l’ultime journée, la Guinée s’inclinera face au Zimbabwe et le Cameroun s’imposera face au même adversaire pour obtenir son ticket pour le Mondial américain. La Guinée ne s’en remettra jamais de cette défaite à Conakry et terminera dernière de son groupe à 3 points derrière le Cameroun et le Zimbabwe. Depuis lors, la Guinée court désespérément vers une qualification pour la phase finale d’une Coupe du monde sans jamais y parvenir.

Mamadou Gongorè DIALLO

This site is registered on Toolset.com as a development site.