L’équipe féminine de handball du Sénégal entame un nouveau cycle depuis son élimination en quart finale de la dernière CAN au Cameroun. Une élimination qui lui a coûté sa qualification aux Championnats du monde de la discipline en Espagne. Exit Frédéric Bougeant. Place à Yacine Messaoudi pour retrouver les sommets africains et retourner en Coupe du monde.
Messaoudi et le Sénégal, une histoire d’amour
Ce mariage entre les Lionnes du Sénégal et l’entraîneur du club de Paris 92 était comme qui dirait inéluctable. Marié à une Sénégalaise, l’ancien responsable de la formation de Metz séjourne régulièrement au Sénégal avec sa famille. Au moment où le président de la fédération sénégalaise cherchait un successeur à Fred Bougeant qui bascule chez les garçons, Messaoudi avait les faveurs de certaines cadres de la sélection féminine.
« J’ai la particularité d’avoir entraîné 6 ou 7 joueuses importantes de la sélection, confie-t-il au téléphone à SNA. Elles ont pensé à moi. Je suis très proche de ces joueuses et du Sénégal en particulier car ma femme est sénégalaise. Devenir entraîneur de cette équipe était une évidence », explique l’entraîneur de l’actuel 4ème de LFH, Division 1 française. Ce changement à la tête des Lionnes apparaît comme un second souffle pour une équipe qui a fait de grandes performances entre 2016 et 2019.
« C’est une équipe qui a progressé vite pour devenir une place forte du handball africain. Cependant depuis le mondial 2019 le projet stagne entre arrêt de joueuses et non qualification pour le Mondial 2021. On est à la croisée des chemins, redynamiser le projet, créer un engouement autour de la CAN qui aura lieu à Dakar en novembre prochain et promouvoir le handball sur le territoire afin de former des joueuses localement sont des objectifs aussi excitants que variés » renseigne Messaoudi.
Entraîneur du Paris 92 depuis 2019 avec des résultats probants, Yacine Messaoudi a longtemps été au contact des joueuses sénégalaises. Et son intérêt pour les Lionnes existe depuis longtemps. « Une équipe avec de grandes valeurs dont je connais parfaitement les cadres et leur qualité » renseigne-t-il, avant de poursuivre : « Il nous manque de la compétence dans le nombre. Nous sommes limite dans les rotations. »
Evolution, CAN à domicile et Mondial 2023
Un renouvellement de l’effectif serait donc dans l’air du temps, même si le nouveau patron des vice-championnes d’Afrique 2018 ne veut pas aller trop vite en besogne. « Je veux me laisser le temps d’évaluer les joueuses et de prospecter également chez les locales avant de trancher. » Il laisse suggérer que le groupe des Lionnes devrait connaître un chamboulement à hauteur de 30%. Cela sans doute avec les retraites de cadres comme la gardienne Hatadou Sacko, mais aussi Awa Diop, l’incertitude autour de Soukeyna Sagna et la grave blessure subie par Fanta Keïta.
La première prise de contact entre Yacine Messaoudi et les Lionnes a eu lieu en France en décembre 2021 (5 au 12). Le technicien de 40 ans en ressort avec beaucoup de satisfaction. « J’ai perçu chez les joueuses un amour et une envie farouche de défendre les couleurs du Sénégal. Beaucoup d’implication et de cohésion durant cette semaine. » Le Franco-algérien connaît déjà les axes de progression de son groupe après cette semaine instructive. « Un travail important nous attend car nous avons identifié des carences sur lesquelles nous comptons travailler. »
Pour les fans des Lionnes qui s’attendent à des phrases chocs de gagner une première CAN en novembre prochain à domicile, il faudra repasser. Le nouveau sélectionneur des Lionnes a une communication assez maîtrisée. Et à cette question, il est plutôt mesuré. « Se qualifier à nouveau pour le Mondial 2023 (…) Il faut être logique et cohérent avant de dégager un objectif précis. » Avec l’Angola, triple tenante du titre et 14 fois championne d’Afrique, le Sénégal sait que la conquête sera dure. Une équipe d’Angola que connaît plutôt bien Messaoudi. « C’est une équipe complète, reconnaît-il. Elles ont beaucoup de qualité et arrivent sur un cycle intermédiaire. »
Et pour les battre, le sélectionneur compte s’appuyer sur la ferveur de la Dakar Arena. « Au-delà des idées que je peux avoir avec mon staff sur le plan tactique, c’est une équipe face à laquelle, le rapport de force proposé et notre public joueront une rôle déterminant », prévient-il