L’Erythréen Mulueberhan Henok de l’équipe Green Project a gagné le Tour du Rwanda 2023. Il lui a fallu 28 heures, 58 minutes, et 01 seconde pour parcourir 1129.9km. A chaque étape, il était toujours dans le peloton de tête. C’est en remportant la troisième étape Huye – Musanze (199.5km), la plus longue de cette 15ème édition, qu’il a donné un signal fort à ses concurrents.
Quand il a repris le maillot jaune après la 7ème étape, les spécialistes du cyclisme le voyaient déjà le garder jusqu’à la fin. Lors de cette 8ème et dernière étape, Kigali-Kigali, il s’est battu comme un diable dans les rues de la ville de la capitale rwandaise. Il a franchi en premier la ligne d’arrivée.
Mulueberhan Henok, 5e lors de son 1er Tour du Rwanda
Fou de joie, Mulueberhan Henok s’est expérimenté devant la presse. «Je suis très content de cette victoire. J’étais venu au Rwanda pour gagner ce Tour dans ce pays magnifique. L’année passée, j’étais cinquième pour ma première participation et je me disais que cette année serait la bonne pour gagner. Dieu merci je l’ai fait. Je remercie ma famille qui me soutient dans les moments difficiles comme dans les moments de joie. Je remercie également la communauté érythréenne du Rwanda qui est venue me soutenir. Sans mon staff qui fait un travail fantastique ainsi que mes coéquipiers, je ne serais pas arrivé à cette victoire. Je les remercie du fond de mon cœur. Je fête ma victoire ici à Kigali mais je sais sans nul doute que c’est de même à Asmara dans ma ville natale» affirme le vainqueur.
Depuis 2019, quand le Tour du Rwanda est passé à la catégorie 2.1, les Erythréens ont gagné trois sur cinq éditions. Merhawi Kudus en 2019 et Tesfazione Natnael en 2022. Même en 2020 et en 2021, n’eût été le Covid-19 qui a empêché leur participation, peut-être qu’ils auraient enrichi leur palmarès.
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Les Rwandais à la traine
En revanche, il est devenu plus rare de voir, les Rwandais briller dans le Tour du Rwanda. Pour cette année, seul Eric Muhoza a montré un bon visage, tous les autres étaient dans le dur. Deux d’entre eux, à savoir Eric Manizabayo et Moise Mugisha, ont d’ailleurs abandonné en cours de compétition. Mugisha a reconnu qu’ils avaient en face des adversaires très forts. «A un certain moment, le corps m’a dit stop. J’avais utilisé beaucoup d’énergie pour faire un bon résultat, mais ça n’a pas marché. Il nous faut des entraînements de haut niveau et du matériel approprié pour rivaliser avec les meilleurs» souligne le coureur vedette du Rwanda.
Les Rwandais qui suivent régulièrement ce Tour ne sont pas contents de la prestation de leurs cyclistes. «On dirait que nous sommes faits pour accueillir la compétition mais non pas pour la gagner. La Fédération doit chercher des stages et des compétitions pour nos cyclistes pour qu’ils puissent s’améliore. Les dirigeants sportifs doivent prendre exemple sur l’Erythrée. Chaque année, les cyclistes de ce pays viennent gagner des titres ici chez nous. Il faut apprendre des autres si nous voulons avoir de bons résultats en 2025 pendant les championnats du monde», a suggéré un amoureux de la course.
Christopher Froome, l’étoile n’a pas brillé
Le Britannique, né au Kenya, était la star la plus attendue du Tour du Rwanda 2023. Mais Christopher Froome n’a pas brillé. Mulueberhan Henok lui a volé la vedette. Face à des jeunes talentueux, le quadruple vainqueur du Tour de France a eu toutes les difficultés du monde pour s’imposer. A la 5ème étape, il avait quand même l’occasion de triompher, mais malheureusement pour lui, son vélo lui a joué de mauvais tour. «J’avais une avance confortable pour gagner cette cinquième étape, mais j’ai eu deux crevaisons et j’ai également chuté. Ca fait partie du jeu malheureusement», regrette –t- il.
L’année prochaine à une année des championnats du monde, le Tour du Rwanda pourrait attirer de nombreux autres cyclistes de renoms.
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Désiré Hatungimana
