Souvent placé, jamais gagnant. Après une semaine de course animée et une première journée de repos ce lundi sur le Tour de France, le peloton en profite pour recharger les batteries. C’est aussi le cas pour Biniam Girmay. Le coureur de la formation Intermarché Circus Wanty doit également en profiter pour faire un bilan de sa première semaine sur la Grande Boucle, qu’il dispute pour la première fois de sa carrière. Attendu pour jouer la victoire lors des arrivées massives au sprint, l’Erythréen doit pour l’heure se contenter des places d’honneur. Après sa victoire historique lors de la 10ème étape du Giro et une autre sur le Tour du Suisse, il doit ronger son frein face à la domination de Jasper Philipsen. Le Belge a en effet remporté trois des quatre arrivées disputées au sprint.
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Au compteur de Biniam Girmay sur ce tour, une 3ème place, vendredi 7 juillet. Un classement qui a de quoi laisser quelques regrets au coureur, qui a été tassé par Philipsen dans le sprint final et contraint de freiner pour éviter la chute. Le même scénario s’était produit trois jours plus tôt, lors de l’arrivée sur le circuit de Nogaro, Girmay étant cette fois victime des coudes de Mathieu Van der Poel, coéquipier de Philipsen, finalement déclassé à l’issue de l’arrivée. Et s’il parvient à décrocher une place sur les accessits, la victoire semble encore être loin pour le natif d’Asmara. Une victoire d’étape, c’est pourtant l’objectif annoncé par Aike Visbeek, responsable de la performance de l’équipe, avant le début du Tour de France.
« Le Tour de France, c’est encore un petit cran au-dessus du Giro »
Alors, la marche est-elle encore trop haute pour le sprinteur de 23 ans ? Ce n’est pas l’avis de Loïc Vliegen, coéquipier de Biniam Girmay, qui estime qu’il n’a pas à rougir de ses prestations. « Vendredi, il a montré sur une étape qui lui convenait un peu moins comparé aux autres sprinteurs, qu’il était quand même bien présent. Il finit troisième et il aurait peut-être pu faire mieux s’il n’était pas gêné dans le sprint », a-t-il analysé auprès de la RTBF, avant de poursuivre : « Il ne faut pas oublier qu’on est au Tour de France. Il se bat avec les meilleurs sprinteurs du monde. Et il faut toujours aussi un peu de chance dans le sprint. Ce n’est pas forcément toujours le meilleur qui gagne mais celui qui sera le mieux positionné et le plus véloce pour franchir la ligne d’arrivé. »
Une configuration de course dont ne bénéficie pour l’heure pas Biniam Girmay, pas suffisamment bien emmené par ses coéquipiers sur les sprints. Mais Vliegen se veut optimiste pour les prochains jours. « Je pense qu’il aimerait décrocher une étape sur le Tour. Il en a déjà eu une au Giro, et il aurait peut-être pu en avoir encore une autre s’il n’avait pas eu son accident sur le podium (ndlr : il s’était blessé en recevant le bouchon d’une bouteille dans l’œil et avait été contraint à l’abandon) », indique t-il. Après avoir écrit l’histoire durant le Tour d’Italie mais aussi lors de sa victoire sur Gand – Wevelgem, Girmay découvre le Tour de France, course Ô combien disputée.
« C’est encore un petit cran au-dessus du Giro », concède d’ailleurs Vliegen. « Mais je pense qu’il en est capable. Et si ce n’est pas cette année, ce sera peut-être l’année prochaine. Je pense qu’il ne faut pas lui mettre trop de pression non plus. Il est capable de beaucoup de choses et je suis sûr qu’il y arrivera un jour. » Rendez-vous est pris.