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Noélie Yarigo

Noélie Yarigo : «Le Bénin a des talents bruts»

SNA : Fou début de saison pour Noélie Yarigo. Records du Bénin et France au 800m indoor et deuxième performance de l’année. Quelle a été la clé de ces réussites ?

Noélie Yarigo : Avec mon coach, on a décidé de travailler différemment, donc dans les zones où j’étais dans mon confort. On a misé sur de l’aérobic pour la première partie de la saison. Ça a marché et j’espère que ça va continuer.

Vous avez quitté le Running 41. Vous évoluez désormais au AJ Blois-Onzain sous Valentin Anghel, votre nouvel entraîneur. Qu’est-ce qui a milité pour ce changement ?

Mon ancien coach (Claude Guillaume, ndlr) s’est installé au Kenya. Moi je ne pouvais m’installer définitivement là-bas, cela constituait pour moi un coup. Il m’envoyait souvent des plans d’entraînement mais j’avais besoin d’un entraîneur qui soit tout le temps avec moi. Quand le coach est à côté et que tu es fatiguée, il essaie de modifier les séances. Mais quand il est loin, tu travailles comme un robot. Tout ceci a favorisé ce changement.

Comment préparez-vous les prochains championnats du monde d’athlétisme ? 

Je m’entraîne deux fois par jour sauf le dimanche. C’est beaucoup d’entraînement, de patience et d’investissement. Je me force pour mieux représenter le Bénin. À chaque compétition, je me suis souvent arrêtée en demi-finale. Mon objectif est déjà d’accéder à la finale. En finale tout peut arriver. Je travaille pour ça avec mon coach. On va croiser les doigts.

« Je viens de battre mon record alors que j’ai 37 ans »

 

Vous aviez représenté le Bénin aux Jeux Olympiques Rio 2016 et Tokyo 2020. Quel souvenir gardez-vous de ces deux participations ?

Rio 2016 était incroyable. C’était la première fois que je descendais sous les 2 minutes avec un chrono de 1’59″78. C’était aussi ma première fois d’accéder à une grande demi-finale. Tokyo 2020, c’était cool mais je me suis blessée en série. J’étais rentrée avec des souvenirs pas très bons. Ça reste une grande compétition pour moi car j’ai beaucoup appris.

Noélie Yarigo 37 ans et toujours sur la piste. Pensez-vous déjà à une retraite ou à une reconversion ?

Je vis au jour le jour. Pour le moment, ça tient. Je suis même plus en forme. Je viens de battre mon record alors que j’ai 37 ans. Je vais tout donner pour défendre au mieux les couleurs nationales.

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Quel regard portez-vous sur l’athlétisme au Bénin aujourd’hui ?

Nous avons des talents bruts. Il faut leur trouver un bon encadrement pour qu’ils puissent se développer. Il faut trouver des moyens pour les former. Moi j’ai eu l’opportunité de sortir hors du pays et aujourd’hui j’essaie de m’exprimer sur la scène internationale. Il faut aussi offrir cette opportunité aux jeunes et ils vont mieux se découvrir. L’objectif, c’est de voir un jour après ma retraite d’autres athlètes Béninois aller plus loin que moi.

Il y a cette compétition dénommée «Les Foulées de la Pendjari» que vous organisiez chaque année dans votre ville natale à Matéri. L’initiative est aujourd’hui à l’arrêt.

J’étais à ma sixième organisation. Actuellement il y a l’insécurité qui règne dans le nord du Bénin. Je ne vais pas m’aventurer à organiser une compétition qui va réunir 500 participants pour mettre la vie de mes frères et sœurs en danger. Je compte reprendre l’organisation des foulés de la Pendjari quand tout sera calme.

Rachidi Dossa

 

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