Sport News Africa : Vous êtes sans doute un des seuls entraîneurs à avoir remporté deux titres de champion lors de la même saison avec deux clubs de deux continents différents…
Nabil Maâloul : Sans doute. Je suis très fier de cela. J’avais quitté Kuwaït SC en mai dernier, après avoir gagné la Coupe de l’Emir et le championnat. J’avais besoin de me reposer et je suis rentré en Tunisie, et l’Espérance m’a appelé. Il restait trois journées, le club était en course pour le titre, mais après les éliminations en Coupe de Tunisie contre M’saken et en quarts de finale de la Ligue des Champions face à Sétif (0-0, 0-1), les dirigeants ont voulu créer un électrochoc. Je ne pouvais pas refuser. Parce que c’est l’Espérance. Je n’aurais jamais accepté cette mission dans un autre club. J’ai été nommé le 9 juin, il restait trois matches, dont le premier face au Club Africain, pour le grand derby de Tunis.
Dans quelles dispositions physiques et mentales était votre groupe ?
La saison allait vers sa fin, les joueurs étaient donc fatigués. Psychologiquement, ils étaient marqués par les contre-performances en Coupe et en Ligue des Champions. Pour préparer le match contre le Club Africain, je n’ai pu compter sur la totalité de l’effectif que vingt-quatre heures avant le coup d’envoi, car plusieurs joueurs étaient concernés par les dates FIFA. Malgré la fatigue, l’équipe s’est imposée (3-1), et cela a fait beaucoup de bien au moral des joueurs. Ils savaient que pour obtenir le titre, il faudrait se battre jusqu’à la dernière minute de la dernière journée. Car Monastir voulait aussi ce titre. On a fait ensuite match nul contre l’Etoile du sahel à Sousse (1-1), et comme prévu, tout s’est joué contre Ben Guerdane, à Radès, lors de la dernière journée.
«Une saison 2022-2023 très chargée»
Comment avez-vous vécu ce match ?
Il y avait évidemment beaucoup de tension, face à une bonne équipe qui n’était pas en play-offs par hasard. Ce match s’est joué dans les dernières minutes, nous le remportons 2-1, après avoir encaissé un but, manqué beaucoup d’occasions, raté un penalty… Mais les joueurs ont su faire preuve de patience, avec l’appui d’un public extraordinaire. Ce titre est une immense satisfaction, une grande fierté pour le club, les joueurs, le staff et les supporters. Ces derniers le fêtent tous les jours.
Avez-vous déjà l’esprit tourné vers la saison prochaine ?
Bien sûr ! Nous allons reprendre l’entraînement entre le 15 et le 20 juillet. Les joueurs ont besoin de repos. Car la saison qui arrive s’annonce chargée : elle va redémarrer avec la Supercoupe de Tunisie, au mois d’août. Nous allons être engagés sur quatre fronts : le championnat, la Ligue des Champions, la Coupe de Tunisie et la Coupe Arabe des Clubs.
Les objectifs ont-ils été définis ?
Un club comme l’Espérance veut tout gagner. Le championnat et la Ligue des Champions seront bien sûr des objectifs prioritaires. Dans cette dernière compétition, il y aura beaucoup de concurrence, avec le Wydad et le Raja, Zamalek et Al-Ahly… C’est pour cela que nous allons nous renforcer. L’effectif a besoin de changement. Certains joueurs vont partir, comme Badrane, en fin de contrat, et l’Algérien Chetti. Il y aura d’autres départs. On recherche des joueurs en Tunisie, mais également en Afrique, au Nigeria, dans d’autres pays, des joueurs qui ont une certaine expérience des compétitions africaines, qui sont difficiles. La direction du club est décidée à faire les investissements qu’il faut. On doit se préparer à une saison chargée, une année de Coupe du Monde, et nous avons donc besoin d’un effectif renforcé et étoffé. Cela sera aussi le cas du staff technique, qui va connaître quelques changements. Je suis très impatient de démarrer cette nouvelle saison. J’ai signé jusqu’en juin 2024, j’espère que nous réussirons de très belles choses d’ici là.
Propos recueillis par Alexis BILLEBAULT