Walid Regragui va-t-il enfin être le coach tant attendu par le Maroc ? Pour sa première rencontre à la tête des Lions de l’Atlas (le premier contre Madagascar n’était pas au programme ndlr), le sélectionneur des Lions de l’Atlas a vu ses troupes sous leurs meilleurs jours. Les Marocains ont « croqué » le Chili (2-0) avec des réalisations de Soufiane Boufal (65′) et d’Abdelhamid Sabiri (78′) ; même si le score ne reflète pas la physionomie de la rencontre. Dans un stade acquis à la cause marocaine, en raison de la forte communauté implantée en Espagne, les Lions de l’Atlas ont balloté les Sud-Américains qui n’ont quasiment rien eu à se mettre sous la dent. Excepté une frappe détournée par Bounou sur le poteau et une volée de Vidal sur la barre. Avec une meilleure efficacité, l’addition allait être plus salée pour la Roja.
Ziyech, quel retour !
Si le public attendait avec impatience la prestation de Hakim Ziyech sur le rectangle après son retour en sélection, le gaucher de Chelsea n’a pas mis de temps à convaincre. Il a servi ses partenaires et multiplié les combinaisons avec Soufiane Boufal. Sa sortie en seconde période pour laisser la place à Abde Ezzalzouli a été ovationnée par les supporters. Signe que Regragui comptera clairement sur le joueur de Chelsea pour améliorer son jeu offensif. Justement, ce secteur se présente, au vu de sa prestation face à la Roja, comme le premier danger des Lions de l’Atlas. Et les Chiliens ne diront pas le contraire. Le coach peut, en outre, miser sur Amine Harit, auteur d’une passe décisive pour un autre entrant Abdelhamid Sabiri (Sampdoria de Gènes/ Italie).
Boufal de feu
Ces entrants seront d’ailleurs une arme supplémentaire dont il faudra user. Car, Amine Harit a montré son aisance technique au milieu de terrain, alors qu’Abde a mis le feu dans la défense de la Roja. Un des rush du nouveau joueur d’Osasuna méritait un meilleur sort. L’homme de cette rencontre restera, toutefois, Soufiane Boufal. L’Angevin a régalé sur la pelouse de l’Espanyol avec ses dribbles dont lui seul a le secret. Son penalty transformé récompense sa prestation plus qu’aboutie. Cette rencontre risque par ailleurs de sceller le sort de quelques joueurs comme Aymane Barkok et Imran Louza.
L’équation à gauche résolue
Contre le Chili Regragui a surtout résolu une équation de taille: titulariser un joueur convaincant à gauche. Noussair Mazraoui à gauche et Hakimi à droite ont été des choix payants, puisque le défenseur du Bayern a été rarement mis en danger, alors que Hakimi a contribué aux offensives. Le Parisien a même transformé un coup-franc, avant de voir son but refusé pour une position de hors jeu d’Achraf Dari.
Seul Youssef En-Nesyri a semblé un ton en dessous de ses partenaires, sans que cela ne soit perceptible tellement le collectif a affiché de la fluidité. Regragui peut toutefois résoudre le cas En-Nesyri grâce aux autres attaquants qu’il a à sa disposition (Zakaria Aboukhal, Walid Cheddira , Munir El Haddadi…).
Ne pas s’emballer
«C’était un bon match pour la première du nouveau coach», a brièvement salué Harit après la rencontre. Les autres joueurs qui se sont exprimés (Dari, et Haddadi) ont aussi abondé dans le même sens, sans toutefois s’enflammer. Au Maroc, les commentaires vont bon train sur la différence entre le football proposé par Vahid et celui de Regragui. Les plus mesurés attendent néanmoins d’autres prestations aussi abouties pour se faire une idée des capacités de cette sélection. Car, des failles existent toujours avec l’absence d’un autre taulier au milieu pour soulager Ambrabat et surtout dans le jeu défensif sans ballon.
Le Maroc affrontera le Paraguay le 27 septembre à Séville, l’occasion de confirmer sa prestation et de corriger les quelques erreurs. Offensivement, les Lions de l’Atlas seront en tout cas un adversaire dont il faudra se méfier lors de la Coupe du Monde. Avec leur armada, la Belgique, la Croatie et le Canada sont prévenus.
Mohamed Hadji
