Arrivée aux Mondiaux d’athlétisme 2023 avec des objectifs clairs et des raisons de croire en l’obtention de médailles, la Côte d’Ivoire a complètement déchanté. En effet, six athlètes ont représenté le pays à ces joutes qui se sont déroulées du 19 au 27 août à Budapest en Hongrie sans qu’un seul ne glane une breloque.
Partie avec de grandes ambitions, Ta Lou Marie-Josée n’a pas brillé pour une fois durant la compétition. Après avoir disputé trois finales, elle est même repartie avec une blessure contractée lors de la finale du 4x100m lors d’une collision avec sa compatriote Gbai Jessica. La première a été victime d’une entorse au bras gauche et à la cheville gauche, tandis que la deuxième souffre d’une ouverture au mollet droit. Koné Maboundou, a également laissé tout le monde sur sa faim. Le sprint dame, fleuron de l’athlétisme ivoirien depuis 10 ans, n’a donc pas réussi à monter sur le podium. La seule note positive, s’il fallait en retenir une, est le record d’Afrique battu par le quatuor féminin ivoirien lors de la demi-finale du 4x100m. Leur chrono de 41s90 est le 8e mondial dans l’histoire de la discipline. Mais le plus gros raté reste incontestablement celui de Cissé Gué Arthur au 100m masculin.
Arthur Cissé : «J’étais livré à moi-même»
Éliminé dès les séries du 100m masculin le 20 août 2023, Cissé Gué s’est fendu dans la foulée d’une polémique qui a gâché l’ambiance au sein de la délégation ivoirienne. Le jeune sprinteur a lâché une bombe en ces termes : « Il n’y avait pas de personnel médical, personne ne me demandait comment se passait ma préparation, j’étais livré à moi-même », a-t-il fustigé sans porter de gants. La réaction de la Fédération Ivoirienne d’Athlétisme ne s’est pas faite attendre.
« Nous sommes en pleine compétition, nous ne voulons pas faire de polémiques. Je ne réponds pas à Cissé. J’apporte juste des rectificatifs à ce qu’il a dit. Il faut savoir que parlant d’accompagnement, celui qu’il reçoit est de deux types. Concernant les moyens financiers, il est aidé par l’Etat de Côte d’Ivoire à hauteur de 380 euros par mois et il reçoit de la part du Comité national olympique la somme de 740 euros sur la même période soit un total de 1120 euros mensuels. Ce n’est pas rien. Même un fonctionnaire de l’Etat ne gagne pas une telle somme », a expliqué Jeannot Kouadio, président de la FIA, pour détailler l’aide financière octroyée à Cissé. Le dirigeant ne s’est pas arrêté là.
«A chaque que Cissé perd, il accuse tout le monde »
«Concernant son suivi par un spécialiste, là aussi il faut dire les choses telles qu’elles sont. Notre ancien champion, Koffi Hua Wilfried, a mis à disposition son coach personnel qui est un entraîneur très qualifié pour suivre Cissé. Il ne nous a rien signalé. Je note juste que chaque fois que ce garçon perd une compétition, il accuse toujours tout le monde, la Fédération ou le ministère des Sports. C’est regrettable», a réagi vigoureusement Kouadio. Selon le directeur technique national, il y avait beaucoup d’espoirs en Cissé même si quelque part on savait que le miracle était quasi impossible.
« Sur le plan de la performance, Cissé n’a pas été à la fête. Mais comme l’a dit le président à certains de vos confrères, il fallait s’y attendre. Depuis 2021, Arthur Cissé n’a pas couru sous les 10 secondes. Il a fait 9 secondes une seule fois sur 100m masculin. Pour être dans les meilleurs aux Mondiaux et aux JO, il faut courir en dessous des 10 secondes. Il n’a pas réalisé pareille performance depuis 2021. Il a échoué donc en étant dans ses standards habituels là où il fallait se surpasser. C’est aussi simple que ça », a analysé Poda Sié pour SNA.
Entre les Jeux de la Francophonie Kinshasa 2023 (RDC) et ces Mondiaux à Budapest en Hongrie, Cissé Gué Arthur reste sur deux gros échecs. Pas de quoi rassurer, à un peu moins d’un an des JO de Paris 2024.
Sanh Séverin
