« Toutes les infrastructures sportives relatives à la CAN 2023 seront terminées le 31 décembre 2022», dixit Danho Paulin, ministre des Sports de Côte d’Ivoire le 4 Avril 2022. A cette date, la CAN 2023 n’avait pas encore été reportée à janvier 2024. Tout laissait donc croire que la Côte d’Ivoire serait prête avant le début de l’année civile 2023 concernant les six Stades. Même avec le report, le discours ministériel n’a pas varié d’un iota. Finalement, la cacophonie a pris le dessus et tout est toujours au point mort. Neuf ans après l’attribution de la CAN 2021 à la Côte d’Ivoire donc, toujours pas de stades. Le constat est sans équivoque.
Nouvelle date pour la livraison des infrastructures
La date de livraison des Infrastructures ne fait que changer. En effet, lors d’une visite et d’un séminaire organisé à Bouaké, la 2e ville de Côte d’Ivoire, le 15 décembre 2022, le président du Cocan a livré une nouvelle information, contraire à celle donnée auparavant par le ministère des Sports. «Avec un taux de réalisation de 80% de l’ensemble des travaux à décembre 2022, la CAF a fixé la livraison des Stades et des autres chantiers à fin avril 2023», avait indiqué Albert François Amichia, dans des propos relayés sur les canaux officiels de la structure qu’il dirige. Pour s’enquérir de l’avancée exacte des travaux, la CAF est présentement à Abidjan. Elle visite coup sur coup cette semaine les Stades de Korhogo et San Pedro. Ses conclusions entre le 17 et le 18 février 2023 sont très attendues par l’opinion publique car jusqu’à présent, le crépitement des machines sur les chantiers est le lot quotidien des populations riveraines.
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Mais, pendant que les Ivoiriens et les spécialistes grincent des dents, l’ONS, qui ne fait qu’afficher sur ses réseaux sociaux l’état d’avancement des travaux et non leur fin, continue de pavoiser. «Nous n’écoutons pas ce qui se dit. Nous travaillons sans bruit. On préfère laisser les gens parler. Tout va bien, les travaux se déroulent bien. La collaboration avec toutes les entités engagées sur les chantiers se déroule à merveille. Nous serons prêts à temps», nous a confié la Directrice de l’Office national des Sports, l’ancienne handballeuse Koné Mariam épouse Yoda. L’inquiétude est pourtant là au sein de la population car seul le Stade de Yamoussoukro, où se joue des compétitions officielles de la FIF et de la CAF est opérationnel. Encore qu’il y manque le véritable tunnel de sortie des joueurs, des sièges VVIP et la finition des parkings extérieurs. «Nous sommes incapables depuis 2014 de présenter et livrer au monde les infrastructures du cahier des charges de la CAF. Nous sommes suspendus aux lèvres de la CAF… On peut faire ça? On peut manquer d’orgueil à ce point? Soit dit, la CAN était prévue pour pour 2021, puis pour juin 2022. La CAF l’a glissée en janvier 2023. Et même là, nous sommes là! Dans l’attente des réponses précises aux questions essentielles. C’est épuisant. On est dedans!», s’insurge Fernand Dedeh, journaliste et ancien responsable du service communication du ministère des Sports sous Alain Lobognon (2011-2015).
«Nous serons prêts »
La CAN 2023 était initialement prévue en Juin 2023 mais pour des raisons climatiques, notamment la forte pluviométrie dans ce mois, elle a été repoussée à janvier 2024. Depuis 2014 et l’attribution de la compétition, les Stades sont à 80 ou 90% à ce jour, selon les autorités, dans que l’étanchéité, la luminosité, les parkings extérieurs ou encore les pelouses ne soient terminées. Sur le terrain, pour tout dire, plusieurs chantiers semblent encore à l’étape des fondations dans la tête du citoyen lambda comme le Stade Félix Houphouët-Boigny à Abidjan et le Stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé dont la pose de la nouvelle pelouse hybride dure depuis deux ans au moins. «Nous serons prêts, nous avons vu ce qui s’est fait au Cameroun pour la CAN 2021, au Qatar pour la Coupe du Monde 2022 et en Algérie pour le CHAN 2023», rassure toutefois François Amichia, à l’instar de toute la classe politique en réponse aux nombreuses et continuelles interrogations. Décidément les discours vont plus vite que les chantiers au pays de Drogba.
Sanh Séverin