Le 19 avril dernier a eu lieu le tirage au sort de la CAN 2023 à Johannesburg. Le Burundi est tombé sur le Cameroun, le Kenya et la Namibie (Groupe C). Quelques jours après, le Kenya a été suspendu par la FIFA de toutes ses compétitions. Le groupe C est alors passé à trois pays. Certains amateurs du ballon rond au pays pensent que la qualification est possible.
Pour sa première sortie dans les qualifications, le Burundi fait match nul (1-1) contre la Namibie à Johannesburg. Le 9 juin à Dar Es Salaam, il s’incline (0-1) devant le Cameroun (0-1). Le but de Carl Toko Ekambi sur coup-franc (30e) enterre l’espoir des Hirondelles qui visaient un résultat positif.
Pour se qualifier à la prochaine CAN, le Burundi doit impérativement battre la Namibie tout en espérant une défaite des Brave Warriors face au Cameroun. Sinon, le pays va revivre la déception qui a suivi l’élimination des Hirondelles, cette année, dans la course pour le CHAN 2023.
La sélection féminine, une lueur d’espoir
Le Burundi a été privé de ticket pour le rendez-vous algérien par Djibouti. Le match aller entre les deux équipes a eu lieu à Dar es Salaam, puisque le Burundi ne possède aucun stade homologué par la CAF pour les compétitions internationales. La sélection burundaise s’était imposée par 2-1. Mais au match retour, malgré l’ouverture du score, le Burundi a perdu par 2-1. Il a fallu passer aux tirs aux buts pour départager les deux équipes. Djibouti s’est imposé 4-2. Ironie du sort, le gardien djiboutien, Ntirandekura Innocent, d’origine burundaise, a été le bourreau des Hirondelles.
Dans le football féminin, on notera la première participation de la sélection burundaise à la CAN au Maroc. La sélection du Burundi s’est retrouvée avec les plus grandes nations du football. Cette sélection était en effet logée dans le groupe C, composé du Nigeria, pays le plus titré d’Afrique (10), de l’Afrique du Sud et du Botswana. Le Burundi, novice dans cette compétition et avec la plus petite moyenne d’âge de la CAN (20 ans et 5 mois), avait moins de chance de rivaliser avec ses adversaires.
Gustave Niyonkuru, coach de la sélection féminine, avait indiqué que l’âge n’est pas un problème au football. «Nous avons plusieurs jeunes joueuses avec beaucoup de talents, avait-il signalé. Nous préparons l’avenir, c’est pourquoi on ne pouvait pas se priver de ces jeunes joueuses. Elles ont montré qu’on ne s’est pas trompés. L’avenir leur appartient.»
Les Burundaises ont terminé dernières du groupe C après trois défaites, trois buts marqués et onze encaissés. Elles se sont inclinées (4-2) contre le Botswana, (3-1) contre l’Afrique du Sud et (4-0) face au Nigeria.
Le dur apprentissage des compétitions africaines
An niveau des clubs, les équipes burundaises de Bumamuru et Flambeau du Centre ont participé aux compétitions africaines, respectivement la Coupe de la CAF et la Ligue des Champions.
Au match aller, Bumamuru a été battu (3-0) par Fasil Kenama Football Club d’Ethiopie. Au match retour, malgré sa victoire (1-0), Bumamuru a été éliminé au premier tour.
En Ligue des Champions, Flambeau du Centre a passé le premier tour en éliminant Al-Ittihad Tripoli (1-0, 1-2). Au second tour, cette équipe de Gitega, capitale politique du Burundi, tombe sur Zamalek, un gros morceau pour la formation burundaise. Zamalek gagne sans surprise les deux matchs (1-0, 5-1).
Jean de Dieu Rukundo, coach adjoint de Flambeau du Centre, n’est pourtant pas déçu des résultats de son équipe. «Pour une première participation à une compétition africaine, je ne peux pas blâmer mes joueurs, relativise-t-il. Notre objectif était d’abord de passer le premier tour et ensuite aborder match après match. Nous avons beaucoup appris et j’espère qu’on fera mieux l’année prochaine, si on parvient à se qualifier encore une fois pour les compétitions africaines.»
Flambeau du Centre, après la phase aller du championnat national de football du Burundi, est effectivement déjà bien classé pour disputer cette année le titre, qualificatif pour la Ligue des Champions. Cette équipe est en effet troisième, à deux points de Bumamuru, champion de la phase aller avec 32 points. La bataille sera sans doute très rude entre Bumamuru, Vital’o et Flambeau du Centre, les trois premières équipes de la phase aller.
Vivier Bahati, entraîneur de Bumamuru, dans une longue interview accordée à SNA, a indiqué qu’il ne compte pas lâcher la première place, tandis que les dirigeants de Vital’o, qui compte le même nombre de points que Bumamuru, pensent que cette année est la bonne pour que leur équipe retrouve les compétitions africaines.
La phase retour qui débutera le 15 janvier 2023 s’annonce palpitante.
Désiré HATUNGIMANA