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Adel Chedli

Adel Chedli : « Il y a un an, j’emballais des cartons à l’usine »

L’ancien international tunisien Adel Chedli n’a pas changé avec l’âge. A 45 ans, le natif de La Ricamarie garde toujours son franc-parler. Dire toujours la vérité quoi qu’il en coute, cela reste son crédo. Après une brillante carrière, le champion d’Afrique 2004 s’est retrouvé ruiné après de mauvais placements. «Il y a un an, j’étais à l’usine. Je n’ai pas honte de le dire. Parfois, on rencontre de mauvaises personnes et ça change notre vie. J’ai fait des mauvais placements. Personne ne m’a tendu la main. J’étais entre quatre cartons. J’emballais des cartons. Parfois, c’était pour des potes. Certains dès qu’ils sont au courant de ta situation, ils te lâchent.», déclare l’ancien joueur de Saint-Etienne et Sochaux lors de l’émission de Family Football Club.

La main tendue de Willy Sagnol, sélectionneur de la Géorgie

Même durant ses années de galère, l’ancien joueur de l’Etoile du Sahel n’a pas pensé à poursuivre la Fédération tunisienne de football et le club de cœur de ses parents qui lui doit une somme colossale. C’est son ami d’enfance Willy Sagnol qui lui a tendu la main. Un geste qu’Adel Chedli n’est pas prêt d’oublier.

«C’est Willy Sagnol qui m’a appelé. Un mec que je n’avais plus revu depuis 2006 lors d’un match Bayern Munich contre Nuremberg. Je n’ai jamais porté plainte contre le club (Etoile du Sahel, Ndlr) ou la Fédération qui me devait de l’argent. On me devait un montant à six chiffres. Je ne suis pas allé porter plainte à la FIFA. J’ai toujours défendu mon pays. On m’a mis des coups de couteau parce que je dis toujours ce que je pense. J’avais fait la promesse à ma mère que j’allais jouer pour l’Etoile du Sahel», confie l’ancien joueur du FC Sion et d’Istres. C’est ainsi qu’Adel Chedli devient le coach adjoint de la Géorgie, le 15 février 2021.

« J’aurais donné le Ballon d’or à Lewandowski ou à Benzema »

Vainqueur de la Coupe du Maroc (2012) et du championnat marocain (2013) avec le Raja Casablanca, Adel Chedli a également contesté le 7e Ballon d’Or attribué au Parisien Lionel Messi. «Le fonctionnement des votes pour le Ballon d’Or a changé. Maintenant, on prend en compte ta carrière et ton aura. Ils l’ont donné à Messi parce qu’il en avait déjà six pour lui permettre d’avoir deux longueurs sur Ronaldo. Personnellement, je l’aurais donné à Lewandowski ou à Benzema», assure l’ancien Aigle de Carthage.

Le football africain sous-coté

Aux yeux de l’homme qui a permis à la Tunisie de disputer de le Mondial 2006, le football africain est toujours sous-coté. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. «Actuellement, les meilleurs joueurs du monde sont africains avec Salah, Mané, Mahrez. Si tu enlèves les Africains dans n’importe quel championnat, il n’y a plus d’équipes. Seko Fofana s’il s’appelait Fofaninho, il jouerait pour le Brésil. Quand le joueur choisit l’Afrique, ça devient un handicap pour lui», soutient coach Chedli.

Douloureux retour de la CAN à Sochaux

Le Tunisien se souvient encore comment il a été traité avec ses coéquipiers après avoir remporté la CAN devant le Maroc : «L’année où on a gagné la Coupe d’Afrique, il y avait trois Sochaliens en finale, Zawad Jaziri, Santos et moi. On revient au club pour fêter ça. Les joueurs étaient contents. Un responsable du club me regarde et me dit que ‘’tu as gagné la Coupe d’Afrique, c’est rien du tout’’. Il y avait un joueur qui était sélectionné en équipe de France, on lui a fait une réception grandiose. Nous nous avons été reçus avec des cannettes de coca et des pizzas. Je n’en avais jamais parlé mais ça fait mal.».

Des moyens pour le foot tunisien

En 2012, en pleine CAN, l’emblématique Adel Chedli avait créé un tollé en Tunisie en quittant le groupe à cause du laisser-aller autorisé par le sélectionneur d’alors Sami Trabelsi. L’ancien capitaine demande des moyens pour développer le football de son pays. «Il faut des moyens pour aller loin en Coupe du monde. Je veux que le football tunisien progresse. J’ai beaucoup entendu sur mon amour du pays quand j’ai quitté la CAN. On m’a qualifié de déserteur et d’immigré. J’aime mon pays plus que les joueurs qui évoluent Tunisie», plaide le jeune technicien sans langue de bois.

Ablaye DIALLO

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