Près de deux ans après la fin prématurée de votre aventure en Mauritanie, après la CAN 2022 au Cameroun, vous êtes de retour en Afrique, et plus précisément au Botswana. Vous êtes d’ailleurs le premier français à diriger les Zebras…
Depuis mon départ de Mauritanie, j’ai entraîné Al-Wehdat en Jordanie, puis deux clubs en Arabie saoudite, Al-Aïn et Al-Taraji. Un jour, j’ai été contacté par une Fédération africaine (la Libye, ndlr), qui cherchait un sélectionneur. Et on m’a demandé de regarder cette équipe lors d’un match qualificatif pour la CAN en Côte d’Ivoire, face au Botswana. Les Zebras avaient gagné (1-0, le 17 juin), et j’avais bien aimé leur prestation. Et il y a quelques semaines, j’ai appris que leur sélectionneur, Mogomotsi Mpote, n’avait pas été conservé par la fédération. J’ai donc préparé un projet et j’ai candidaté. Ensuite, les choses sont allées vite, et j’ai été engagé.
Quelle est la durée de votre contrat ?
Je me suis engagé jusqu’à la fin de la saison, au mois de juin prochain (avec le Bostwana). Mais le contrat est reconductible. On fera le point à ce moment-là. Je m’occupe de la sélection A, mais je vais également avoir un regard sur les équipes de jeunes, féminines et masculines. C’est un projet vaste et intéressant, il y a beaucoup de travail. Bien sûr, il y a les deux matches qui arrivent, face au Mozambique et la Guinée, deux bonnes équipes, qui vont participer à la CAN en Côte d’Ivoire, pour les qualifications pour la Coupe du monde.
Deux matches que vous allez jouer à domicile, à Francistown…
Oui, dans un beau stade. Jouer deux matches à la maison (au Botswana), c’est une bonne occasion de prendre un départ intéressant dans ce groupe, où il y a aussi l’Algérie, le grand favori, l’Ouganda, qui est une bonne équipe, et la Somalie, dont nous ne savons pas grand-chose. Ces deux matches à Francistown sont l’occasion de donner une bonne dynamique au groupe, si nous les réussissons. On va essayer de bien figurer dans ce groupe, de faire de bons matches de prendre des points. Nous savons bien que plusieurs équipes sont plus fortes que nous. Il y a un qualifié direct par groupe, et les quatre meilleurs deuxièmes joueront des barrages. Ce sera très difficile, mais on a l’ambition de faire de bonnes choses. L’objectif, c’est de se qualifier pour la CAN 2025 au Maroc.
« Je souhaitais vraiment entraîner le Botswana »
Que pouvez-vous nous dire du football botswanais ?
J’ai vu des matches de la sélection, j’ai également assisté à plusieurs rencontres du championnat local, où il y a des équipes de qualité au Bostwana, comme Township Rollers, Jwaneng Galaxy, Gaborone United, Orapa United. Il y a des clubs bien structurés, d’autres qui ont beaucoup moins de moyens. Le football qui est pratiqué au Botswana est comparable à celui de l’Afrique du Sud : un jeu dynamique, qui va de l’avant. Il y a des joueurs de qualité ici.
Des joueurs qui s’exportent très peu…
C’est vrai que beaucoup d’internationaux jouent dans le championnat local. Il y a quelques expatriés, en Algérie, au Maroc, au Vietnam, en Afrique du Sud. On va regarder, avec le staff et la fédération, quels sont les joueurs botswanais qui évoluent à l’étranger et qui pourraient postuler pour la sélection. Il y a d’ailleurs des joueurs qui ont approché la fédération du Bostwana.
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Êtes-vous déjà installé à Gaborone ?
Oui, j’ai pris un appartement en ville. J’ai déjà un peu parcouru le pays pour voir quelques matches. Je me sens déjà très bien au Botswana. C’est un beau pays, calme, sûr, les gens sont chaleureux et ils aiment vraiment le football. Je voulais revenir travailler en Afrique, un continent où ma carrière d’entraîneur a vraiment débuté. J’ai travaillé dans de nombreux pays (Soudan, Algérie, Rwanda, Mauritanie, Tanzanie, Ethiopie, Guinée). J’ai eu des contacts avec la Libye, mais aussi l’Afghanistan, mais je souhaitais vraiment devenir sélectionneur du Botswana. Je suis très heureux d’avoir été choisi par la fédération, le projet est intéressant et j’ai hâte d’être au 16 novembre, face au Mozambique… J’ai aussi envie qu’on puisse jouer, éventuellement avant la CAN en Côte d’Ivoire, des matches amicaux contre des équipes qualifiées pour la phase finale. Il faut que le Botswana puisse affronter d’autres équipes que le Lesotho ou l’Eswatini…
Alexis BILLEBAULT