Les grands champions sont insatiables. Nouran Gohar est de cette race. L’Egyptienne, n°1 mondiale depuis avril 2022 après avoir détrôné sa compatriote Nour El Sherbini, ne compte absolument pas s’arrêter là. La femme de 25 ans a un nouvel objectif : s’imposer à Paris. La capitale française abrite les premiers Internationaux de France. Elle doit d’ailleurs disputer son quart de finale, ce jeudi (11h30 GMT). Elle fera face à la Belge Nele Gilis (6ème mondiale). Mais son rêve au-delà de ce tournoi, serait de revenir en 2024 pour disputer les Jeux Olympiques. Malheureusement pour elle, son sport ne fait pas partie de la liste des disciplines des JO. Une désolation pour l’Egyptienne.
« Ma conviction est que le squash doit, un jour, devenir un sport olympique. Avec l’intensité, le physique et la tactique qu’il faut combiner, ce sport a tous les éléments pour offrir du spectacle. Et puis comme on le voit ici au Palais de Tokyo, c’est très facile d’installer un court de squash dans des endroits iconiques. Il n’y a pas beaucoup de sports où tu peux faire cela et jouer devant la grande Pyramide ou la Tour Eiffel », évoque Nouran Gohar dans une interview avec Le Figaro. En outre, à la question de savoir si cela serait une frustration de ne pas jouer les JO durant sa carrière, elle répond cash : « Oui, forcément. D’autant plus que je suis mariée à un escrimeur qui a participé aux Jeux de Tokyo et qui normalement fera aussi ceux de Paris 2024. J’aimerais bien qu’il ne soit pas le seul à pouvoir essayer de ramener une belle médaille olympique à la maison (sourire). »
L’Egypte, terre de squash
Si Nouran Gohar est une icône du squash mondial, elle le doit aussi au fait que son pays donne beaucoup de crédit à ce sport. Pour preuve, beaucoup de championnes sont égyptiennes. Dans le top 10 mondial, on retrouve d’ailleurs quatre autres Egyptiennes. On a ainsi Nour El Sherbini (2e), Hania El Hammamy (3e), Nour El Tayeb (5e) et Rowan Elaraby (10e).
« Je pense que le premier secret de cette réussite, c’est le tournoi qui se déroule devant les pyramides de Gizeh. En 1996, Ahmed Barada, qui a été numéro 2 mondial, était parvenu à se qualifier pour la finale et cela avait fait beaucoup de bruit en Égypte. Derrière, plein de jeunes ont eu envie de faire comme lui, de devenir un héros. Du coup, plein de jeunes garçons et filles sont venus au squash et cela a entraîné une superbe dynamique. À tel point qu’aujourd’hui, le squash peut revendiquer le titre de sport numéro 2 en Égypte derrière le foot. J’espère que ce sera un jour pareil pour la France avec ce tournoi juste devant la Tour Eiffel », souligne Nouran Gohar. Nul doute que si son le squash fait son apparition aux Jeux Olympiques, l’Egypte et Gohar seront au rendez-vous. En attendant, elle continue de marcher sur ses adversaires lors des différents Open.