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9es Jeux de la Francophonie à Kinshasa

IXès Jeux de la Francophonie : pari réussi pour la RD Congo

Le coup d’essai a été un coup de maître pour la RDC qui a brillamment organisé les IXès Jeux de la Francophonie à Kinshasa du 28 juillet au 6 août dernier. Pour sa première expérience dans l’organisation d’une compétition internationale, la RDC a donc laissé une très bonne impression aux 36 délégations étrangères qui ont participé à ces Jeux de l’espace francophone mondial.

Pourtant, avec le retard qu’avaient connu la construction et la réhabilitation des infrastructures qui ont abrité les différentes épreuves, plusieurs personnes, les congolais en premiers, avaient émis des doutes quant à la tenue de ces Jeux de la Francophonie à Kinshasa. Certains pays, à l’instar du Canada, de la France, de la Tunisie et autres, ont dû réduire sensiblement les tailles de leurs délégations respectives; d’autres États ont carrément annulé leur participation à l’instar du Québec, estimant qu’outre le retard pris dans la construction et réhabilitation des infrastructures, les conditions sanitaires et sécuritaire n’étaient pas assurées pour envoyer leurs athlètes à Kinshasa. Mais la réalité sur place a été toute autre.

Cérémonie d’ouverture de haute facture

Le ton d’une bonne organisation globale de cette neuvième édition des Jeux a été donné avec la cérémonie d’ouverture qui a été haute en couleurs au stade des martyrs de Kinshasa. Plus de 80.000 Congolais s’étaient amassé dans l’enceinte pour voir à quoi ressemblait cette cérémonie qu’ils ont l’habitude de regarder à la télé lors des compétions internationales organisées ailleurs.

Une véritable ambiance de fête vécue par le public, ébloui par le défilé des différentes délégations et surtout le magnifique spectacle culturel et musical qui a eu lieu le 28 juillet. Les athlètes également ont été émerveillés par cette cérémonie d’ouverture à l’instar de Guillaume Bouliane, représentant canadien dans la compétition de contes et conteurs. «La parade des délégations a été l’un des moments les plus mémorables de ma vie. C’était pour ma première fois d’entrer dans un stade avec 80.000 personnes en liesse. C’était immense, une expérience surréelle» a-t-il déclaré.

Un public emballé et très présent

Satisfait de la cérémonie d’ouverture, le public congolais s’est approprié ces IXès Jeux de la Francophonie. Tous les sites où se sont tenues les épreuves tant sportives que culturelles ou artistiques étaient bondés de monde. Au site du stade des martyrs, les deux gymnases jumelés construits pour accueillir les matches de basketball féminin avec un total de 5.000 places ont, à chaque fois, refusé du monde, tellement l’affluence était grande. Le grand stade des martyrs où se sont tenus les épreuves d’athlétisme ont connu une affluence moyenne de 35.000 personnes par jour durant les quatre jours de compétition.

Au site du stade Tata Raphaël, le Gymnase qui a accueilli les compétitions de lutte libre et de judo était rempli tous les jours ; le stade de football qui a abrité le tournoi de football, avait une affluence d’au moins 20.000 personnes par jour. Le tennis de table et la lutte africaine ont aussi connu du public. Un public chaud qui a mis une ambiance que les compétiteurs auront du mal à oublier durant toute leur vie.

«Maintenant il faut penser à organiser la CAN»

«C’est incroyable, le peuple congolais est un peuple accueillant, un peuple qui vous transmet la joie ; un peuple qui vous montre qu’il est content de vous recevoir», a indiqué la coach de l’équipe Libanaise de basketball féminin, Nelly. Et la finale du tournoi de football entre le Cameroun et le Burkina Faso s’est jouée dans un stade des martyrs archicomble. Cet engouement continuel a été créé par le sentiment de fierté qu’ont éprouvé les Congolais en voyant la réussite de l’organisation de ces Jeux de la Francophonie. « Je suis très fier de mon pays car aujourd’hui, nous avons montré au monde que nous sommes aussi capables d’organiser des grandes compétitions. Il n’y a pas eu des problèmes. Il nous manquait juste de la volonté et maintenant il faut penser à organiser la CAN», a déclaré Christophe un habitant de Kinshasa rencontré au stade des martyrs.

Infrastructures répondant aux normes

Avant les Jeux de la Francophonie, la RDC ne disposait d’aucune infrastructure sportive outre les stades de football. Mais avec cet événement, le pays s’est doté de quelques infrastructures répondants aux normes. Même si les travaux se sont poursuivis jusqu’au jour de la cérémonie d’ouverture, les infrastructures construites n’ont pas posé de problèmes majeurs. Un tartan du stade des martyrs renouvelé pour les épreuves d’athlétisme, des gymnases de basket et de judo ou lutte contenant les matériels essentiels.

podium du tournoi de Hip Hop Jeux de la Francophonie
Podium du tournoi de Hip Hop avec la médaille d’or remportée par la RDC

Hébergement pas ridicule

Le petit problème constaté au cours de ces Jeux de la Francophonie a été du côté de l’hébergement des athlètes. Ce, pour les deux premiers jours après la cérémonie d’ouverture. Le village de la Francophonie prévu au stade d’être au stade Tata Raphaël a connu un retard dans sa construction et il a été délocalisé à l’Université de Kisnhasa, un peu loin des sites des compétitions.

Lors des deux premiers jours, les délégations ont connu des problèmes d’embouteillages et quelques soucis logistiques mais la situation s’est vite améliorée. «L‘hébergement n’a pas été mauvaise. Il est vrai que les conditions n’ont pas été comme à la maison mais ils ont fait des efforts pour nous mettre dans des conditions qui sont meilleures que celles de plusieurs congolais dans la cité. On a fait avec. Il est vrai que les deux premiers jours c’était presque chaotique mais la situation s’est vite régularisée» a déclaré une représentante de la France.

Une grande partie des délégations a été logé à l’Université de Kinshasa avant l’achèvement d’une partie du village des Jeux de la Francophonie au stade tata Raphaël qui a, finalement,  pu accueillir quelques délégations.

Compétitions d’un niveau acceptable

Ces IXès Jeux de la Francophonie ont été d’un niveau convenable. La preuve, des records des Jeux ont été battus dans 5 épreuves sportives de l’athlétisme à savoir, le 100 m haies hommes où le Sénégalais Mendy Louis François a établi un nouveau record de 13s38. Le saut en longueur femmes avec l’or remporté par la burkinabè Marthe Christiane Koala qui a fait un saut à 6,94 m. Le 5.000 m dames avec la marocaine Rahma Tahiri qui a établi un nouveau chrono de référence de 15mn56s71. Le lancer de Javelot hommes a aussi un nouveau record établi par le Roumain Alexandru Novac (84.75 m). Au 200m féminin, l’Ivoirienne Jessica Gbai a établi un nouveau record en reportant la finale en 22.43 secondes.

Pour la directrice du comité international des Jeux de la Francophonie, Zeina Mina, cette 9e édition restera gravée dans l’histoire comme une réussite.

Masiala Jonathan

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