Depuis quelques années, l’équipe du Burkina Faso ne séduit plus sur le Tour du Faso et les routes africaines. Les supporters ont du mal à retrouver cette équipe qui faisait rêver non seulement par sa belle course mais également par la qualité de ses coureurs. Les résultats enregistrés ne sont pas à la hauteur des ambitions des premiers responsables du cyclisme burkinabè.
«Le bilan n’est pas à la hauteur de nos attentes»
«À l’heure actuelle, si nous voulons faire un bilan, il n’est pas à la hauteur de nos attentes. L’accompagnement que nous attendons de la part des sponsors n’a pas suivi. Du coup, on n’a pas pu comme on le souhaitait organiser beaucoup de compétitions au niveau national. Nous n’avons pas pu faire également une très bonne prestation de l’équipe nationale. À ce niveau, il faut dire qu’on a eu certes l’accompagnement du ministère des sports mais ce n’est pas à la hauteur de ce que nous voulons», explique Lazare Zabré, vice-président de la Fédération burkinabè de cyclisme (FBC).
Le dirigeant renchérit : «Le cyclisme, c’est un sport qui ne ment pas. C’est éprouvant mais il faut mettre les moyens pour la préparation car si vous n’êtes pas bien préparés c’est compliqué d’aller titiller les grands au niveau international. Mais je peux dire que ce n’est que partie remise. Entretenir un club et les coureurs, c’est une fortune. Du coup, je loue le courage ou la volonté de ces dirigeants qui, malgré les difficultés, entretiennent les coureurs».
«Nous éprouvons d’énormes difficultés»
Pour sa part Prosper Tapsoba, vice-président du club AS Bessel, souligne : « Le cyclisme burkinabè ne se porte pas comme on le souhaite. Nous, en tant que club, nous éprouvons d’énormes difficultés sur le terrain et nous disons qu’actuellement, il y a beaucoup de choses à faire pour relever le défi».
De grandes générations ont marqué la vie du cyclisme burkinabè. Celle d’avant 1990 et 2000 marquée par Mady Kaboré, Maxime Ouédraogo, Aimé Zongo, Saïdou Rouamba, Maurice Sawadogo, Karim Yaméogo ou encore Ernest Zongo et celle d’après marquée par Abdoul Wahab Sawadogo, Rabaki Jérémie Ouédraogo, Hamidou Zidweiba, Rasmané Ouédraogo, Abdoul Aziz Nikiema, Harouna Ilboudo ou encore Mathias Sorgho et l’arrivée à la tête de l’équipe de Martin Sawadogo, Directeur technique national de la FBC.
Le Burkina détient le plus beau palmarès du Tour du Faso. Depuis sa création en 1987, le Burkina a raflé au total 15 titres en 33 éditions. Après avoir conquis le Tour du Faso, les Étalons cyclistes ont réussi à étendre leurs tentacules sur le continent où ils ont remporté de prestigieux trophées tels qu’au Togo, plusieurs fois au Bénin, au Mali, en Côte d’Ivoire ou encore en Guinée.
Comment retrouver sa flamme d’antan ?
Pour qu’une équipe soit compétitive, il faut une vision, une organisation, un choix de la part des dirigeants pour avoir de grands coureurs qui peuvent rester sur la durée et une implication de l’État pour aider l’équipe à retrouver son lustre d’antan. « Trouver un format pour réorganiser les championnats nationaux afin de les rendre plus compétitifs. On peut organiser le format des catégories où on va avoir des élites, des juniors, des cadets, des amateurs et autres. Faire des classements selon chaque catégorie. Nous avons également un plan. Celui de former certains coureurs ici et d’autres ailleurs dans des centres de formation que nous avons déjà contactés. À part ces détails, nous attendons que l’Etat nous accompagne », indique Lazare Zabré, vice-président de la FBC, qui espère qu’avec ces investissements consentis, les résultats suivront bientôt.
Dans trois mois, la 34e édition du Tour du Faso sera lancée. Le dernier titre du Burkina remonte à 2018. Les dirigeants souhaitent voir s’arrêter la disette cette année.
Ablam GNAMESSO