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Gabon : la CAF fait pression pour Mounguengui

Le geste était fort en symbole et n’a pas manqué de surprendre. Arrivé au Gabon le 19 août dans le cadre d’une visite de travail avec les autorités locales, le président de la Confédération africaine de football, Patrice Motsepe a remis à ses hôtes un fanion destiné à Pierre-Alain Mounguengui. Geste qui a créé un léger malaise puisque l’intéressé est placé sous mandat de dépôt, depuis le 6 mai, à la prison centrale de Libreville. Il est en effet mis en examen par le juge d’instruction dans le cadre d’une enquête du Guardian, qui a mis en lumière un vaste scandale de viols et abus sexuels dans le football gabonais.

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Si d’ordinaire, le patron du football africain remet des fanions en guise de présent lors de certains de ses déplacements, celui-ci portait deux mentions spéciales: « Président Dr. Patrice Motsepe à M. Pierre Alain Mounguengui Président Fédération gabonaise de football » et « Avec nos compliments  ». Un soutien explicite envers Pierre-Alain Mounguengui, réélu le 16 avril pour un nouveau mandat à la tête de la Fédération gabonaise de football. Et surtout, une nouvelle façon de mettre la pression sur les autorités gabonaises, alors qu’en juillet dernier déjà, le secrétaire général de la CAF, Veron Monsengo-Omba et le ministre des Sports, Franck Nguema, ont déjà eu un vif échange par courriers interposés sur le sujet.

« La CAF veut faire flancher le gouvernement sur le cas Mounguengui »

En se rendant au Gabon, la CAF n’a pas manqué l’occasion de continuer à faire pression à sa manière pour obtenir la libération de Pierre-Alain Mouguengui. « Cette rencontre est la raison officielle avancée. Mais c’est un prétexte pour rencontrer le gouvernement et le faire flancher sur le cas Mounguengui », indique une source de la FIFA à Sport News Africa. En marge des échanges et travaux autour du renouveau du football gabonais, qui sort tout juste d’une crise de près de deux ans, des discussions moins formelles ont eu lieu au sujet du dirigeant incarcéré. La CAF n’a pas changé sa position et a tenté de faire fléchir la partie gabonaise. Patrice Motsepe a eu un échange privé avec le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba dans ce sens. Sans succès pour l’heure.

Toujours est-il que le message est passé et que la pression mise sur l’Etat gabonais n’a pas été du goût de nombreux amoureux du ballon rond qui ont déploré ce soutien de la CAF, alors que le Capello-gate, nom donné à cette vaste affaire d’abus sexuels, est possiblement le plus grand scandale de pédophilie au sein du sport gabonais. Pierre-Alain Mounguengui est accusé d’avoir eu connaissance et couvert certains des faits. Dans le camp de ses défenseurs, son incarcération est jugée comme politique, ceci afin de l’empêcher d’enchaîner avec son 3ème mandat comme président de la Fédération gabonaise de football. D’après nos informations, il n’est pas exclu que du côté de la CAF, d’autres moyens moins diplomatiques soient utilisés pour tenter de faire libéré le dirigeant.

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