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Mo Farah

«Je ne suis pas celui que vous croyez» : comment Abdi Kahin est devenu Mo Farah

Mo Farah ne s’appelle pas Mo Farah. «La vérité, c’est que je ne suis pas celui que vous croyez, confesse le quadruple champion olympique dans un entretien avec la BBC à paraître ce mercredi 13 juillet et repris par l’AFP. La plupart des gens me connaissent sous le nom de Mo Farah, mais ce n’est pas la réalité. J’ai été séparé de ma mère et j’ai été amené au Royaume-Uni illégalement sous le nom d’un autre enfant appelé Mohamed Farah.»

Mo Farah, 39 ans, se nomme en réalité Hussein Abdi Kahin. Il n’est pas né à Mogadiscio comme le veut la légende, mais en Somaliland. Cette région séparatiste n’est pas reconnue par la communauté internationale.

Son père a été tué quand il avait 4 ans. Ce dernier n’était pas informaticien, comme le prétendait l’athlète qui vivait dans son pays natal avec sa mère et deux frères.

«Si tu veux revoir ta famille un jour, ne dis rien.»

C’est à l’âge de 9 ans que Hussein Abdi Kahin prend le chemin de l’exil pour la Grande-Bretagne. Il raconte qu’une femme lui a donné le nom de Mo Farah au moment de le faire quitter le Somaliland. En Angleterre, cette dernière s’est emparée du papier où étaient mentionnées les coordonnées de ses proches, l’a déchiré et jeté à la poubelle. Elle met l’enfant en garde contre toute tentative de la dénoncer : «Si tu veux revoir ta famille un jour, ne dis rien.»

«À ce moment-là, j’ai su que j’avais un problème, rembobine l’auteur de deux doublés (5000m/10 000 m) aux JO (Londres 2012 et Rio 2016). (…) Souvent, je m’enfermais dans la salle de bains et je pleurais.»

Les rares moments où Mo Farah affichait une mine radieuse, c’est quand il s’agissait de faire une course. Il se souvient : «La seule chose que je pouvais faire pour m’éloigner de cette (situation) était de sortir et de courir.»

«Souvent mes enfants posaient des questions»

Hussein Abdi Kahin finit par se confier à son professeur d’éducation physique, Alan Watkinson. «Le seul langage qu’il semblait comprendre était celui de l’éducation physique et du sport», témoigne-t-il. Ce dernier permettra à Mo Farah d’obtenir la citoyenneté britannique le 25 juillet 2000.

Si Mo Farah a accepté de révéler son histoire au grand public, c’est pour sa famille. Il dit : «Je l’ai cachée pendant si longtemps. C’était difficile parce que vous ne voulez pas y faire face. Et souvent mes enfants posaient des questions (…). Vous avez toujours une réponse pour tout, mais vous n’avez pas de réponse pour ça. C’est la raison principale pour laquelle je raconte mon histoire, parce que je veux me sentir normal et ne pas avoir l’impression de m’accrocher à quelque chose

La Rédaction – Sport News Africa

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