20 buts en 6 matchs. C’était le bilan du Maroc au sortir de la phase de groupes des éliminatoires du Mondial 2022. Avec à la clé, un ticket décroché haut la main pour les barrages du mois de mars. Mais, en arrivant sur le sol camerounais, les Lions de l’Atlas ont perdu de leur superbe. Au point de quitter la compétition dès les quarts de finale, face à une équipe d’Egypte qui leur a fait perdre leurs nerfs et surtout le fil du match. Pourtant, en posant le pied au Cameroun, le Maroc était cité par beaucoup comme l’un des favoris au sacre. Ceci en raison de la dynamique de l’équipe, du collectif et du niveau de jeu affiché par les hommes de Vahid Halilhodzic.
Sauf que les espoirs ont vite laissé place aux doutes dans les rangs des supporters. Malgré une phase de groupes avec deux succès et un nul, le match face au Gabon a montré des premiers signes annonciateurs. Il aura fallu un coup franc d’Hakimi pour sortir les Marocains et Halilhodzic d’un match piège. Bis repetita en 8ème de finale contre le Malawi. Le défenseur du Paris Saint-Germain a encore enfilé le costume de sauveur, quand les attaquants se procuraient un nombre incalculable d’occasions, sans parvenir à les concrétiser. Malgré son but égalisateur, Youssef En-Nesyri, mais aussi Ayoub El Kaabi faisaient preuve de maladresse. Seul Sofiane Boufal tenait son rang sur la ligne d’attaque.
Une attaque en berne, Boufal et Hakimi en sauveurs
Un manque de réalisme qui sera fatal en quart de finale devant les Pharaons. Pourtant dominateurs dans le premier acte, les Marocains ont une fois de plus ouvert le score sur un penalty. Le tout après un nouveau débordement de l’intenable Hakimi. Encore lui. Et alors que beaucoup pensaient les Lions de l’Atlas lancés dans ce match, ils ont joué contre nature au retour des vestiaires. Et à force de reculer et laisser leurs adversaires faire le jeu, la sanction va arriver avec l’égalisation de Salah, puis le but de Trezeguet en prolongation, synonyme d’élimination.
De quoi ramener la bande à Vahid Halilhodzic sur terre et rappeler cette terrible statistique : depuis 2004, les Lions de l’Atlas n’ont remporté qu’un seul match lors de la phase à élimination directe. Le constat est sans appel et le coupable trouvé : coach Vahid. Si de nombreux fans et médias ont rongé leur frein pendant des mois, les griefs à l’encontre du sélectionneur n’ont pas tardé. D’abord sur sa gestion du match. Alors qu’il été un des joueurs les plus dangereux, Sofiane Boufal a cédé sa place peu après l’heure de jeu, quand Munir El Haddadi, à la peine depuis le coup d’envoi et coupable pour son replacement tardif sur l’égalisation, va rester sur le terrain jusqu’à la prolongation. Un choix parmi d’autres au passif du technicien franco-bosnien qui voit déjà ressurgir les débats autour de la non-sélection d’Hakim Ziyech et Noussair Mazraoui.
Ziyech, une absence toujours décriée
Si l’absence du latéral droit de l’Ajax s’est nettement moins faite sentir, compte tenu des prestations d’Hakimi, celle de Ziyech va être reprochée à Vahid Halilhodzic par ses détracteurs. Alors qu’il a toujours privilégié la vie de groupe aux fortes individualités avec qui il n’est pas à s’accorder, le sélectionneur est accusé de s’être privé d’un atout de taille dans la quête du titre continental. Ironie du sort, au moment où le Maroc peinait à marquer autrement que sur coups de pieds arrêtés, le milieu de terrain de Chelsea s’illustrait sur les pelouses de Premier League, comme face à Tottenham. Un dossier dont la gestion lui revient en pleine tête, tel un boomerang.
Autant dire que ses détracteurs ne se priveront pas de lui rappeler ses choix avant et durant cette CAN 2021. Certains s’attendaient déjà à le faire juste après l’élimination, mais Vahid Halilhodzic ne s’est pas présenté en conférence presse. Et ce sans qu’aucun motif ne soit donné. L’ancien entraîneur du ¨PSG sait que cette confrontation sera de toute façon inévitable et qu’il devra s’expliquer avec une presse très critique, dont une partie réclame déjà son départ après ce nouvel échec. Car, entre coach Vahid et la CAN, l’histoire tourne souvent court. En 2010 avec la Côte d’Ivoire, l’aventure s’était arrêtée dès les quarts de finale face à l’Algérie. Une Algérie avec laquelle il sera éliminé dès la phase de groupes en 2013, dans un contexte houleux. Et à présent 2021, cette nouvelle sortie dès les quarts de finale avec les Lions de l’Atlas. Autant de rendez-vous manqués qui ne vont pas plaider en faveur du technicien dont le contrat prévoyait parmi les objectifs, une qualification en demi-finale de la CAN.